Test Roccat Suora
Si de nombreux périphériques gaming ont tendance à disposer d’un look particulièrement racé, il semblerait que les constructeurs se soient enfin décider à nous proposer des produits un peu plus sobres et adaptés à la vie de tous les jours. C’est surtout du côté des claviers gamer que ce changement de cap se fait ressentir depuis quelques mois, avec notamment des produits tels que le SteelSeries Apex M500, le Razer BlackWidow X ou encore le Logitech G810.
C’est aujourd’hui au tour du nouveau Roccat Suora de passer entre nos mains, qui reprend lui aussi une logique assez similaire : un clavier à l’allure sobre et relativement simpliste, mais se voulant terriblement efficace à l’utilisation. Exit les nombreuses touches supplémentaires ou les fonctionnalités qui ne sont pas directement liées au gaming (à l’image du Roccat Skeltr par exemple). Ici, tout est pensé pour la performance et l’efficacité.
Proposé aux alentours des 99€, ce Roccat Suora peut-il se faire une place sur le marché très concurrentiel des claviers mécaniques pour gamer ? Réponse dans la suite de notre article après une petite dizaine de jours à ses côtés.
- Système anti-ghosting performant grâce au n-key rollover
- Structure sans coque focalisée sur la performance pure
- Rétroéclairage des touches en bleu ROCCAT avec un mode respiration et 11 niveaux de luminosité
Unboxing / Là-aussi, on va droit au but !
Le Suora est présenté dans une boite cartonnée plutôt compacte, et avant même de l’ouvrir on comprend bien que le clavier ne sera pas accompagné par une pléthore d’accessoires. Le packaging présente une large photo du clavier sur sa face avant, et ses principales fonctionnalités sur la face arrière. On y découvre notamment qu’il dispose d’une conception « sans coque » assez identique à celle du BlackWidow X, qu’il est possible d’enregistrer ses propres macros ou encore qu’un rétroéclairage bleu est de la partie.
A l’intérieur, le Suora est accompagné d’un manuel d’utilisation puis d’un second pour les garanties. Et c’est tout ! Pas la moindre touche supplémentaire, ni même un petit repose-poignet amovible pour améliorer un peu le confort des joueurs. Dommage, c’était l’occasion de se démarquer un peu de ses concurrents directs.
Design & Ergonomie / Un clavier compact mais robuste
Comme expliqué dans notre introduction, le Roccat Suora présente un design beaucoup plus simpliste que les précédents claviers du constructeur. On est assez loin des différentes générations de modèles Ryos et Isku par exemple, et cela devrait ravir les amateurs de la marque allemande qui souhaitaient un produit à l’allure plus sobre et passe-partout.
La première chose qui saute aux yeux avec ce module Suora, c’est clairement sa taille extrêmement compacte pour un clavier disposant pourtant d’un layout complet, avec flèches et pavé numérique. Avec à peine plus de 43 cm de longueur et 12.5 cm de largeur, il se montre plus discret que ses concurrents directs de chez Razer, SteelSeries ou encore Corsair. Un bon point si vous disposez d’un espace limité sur votre bureau, ou tout simplement si vous avez l’habitude de transporter votre clavier un peu partout mais que les modèles TKL (sans pavé numérique) ne sont pas fait pour vous.
Cette compacité, en association avec un châssis en alliage d’aluminium, permet également au Suora de rester relativement léger avec environ 800 g sur la balance. Un autre atout pour le transport, qui ne diminue en rien la robustesse de l’ensemble. Le clavier se montre en effet solide et n’affiche pas le moindre signe de faiblesse même lors de fortes pressions ou torsions. En clair, il devrait tenir le coup sur la durée.
Côté look, rien ne catalogue à première vue le Roccat Suora comme un clavier conçu pour les joueurs. Avec sa conception rectangulaire très classique, il se fond facilement au sein d’un setup sobre et élégant. Le clavier dispose cependant d’un élément que l’on apprécie tout particulièrement : l’absence d’une coque en plastique autour de ses touches. Une spécificité que l’on retrouvait précédemment sur des modèles tels que le Corsair K70 RGB, et qui semble s’imposer de plus en plus dans le cœur des joueurs. En plus d’être esthétique, cette conception facilite le nettoyage et améliore la diffusion du rétroéclairage.
Un peu plus dans les détails, on commence par les touches du Roccat Suora. Elles disposent d’une forme très légèrement incurvée, mais restent en pratique assez classiques. La police d’écriture, de son côté, reste parfaitement lisible. A la différence d’un G.Skill Ripjaws KM780 RGB, notez cependant que Roccat ne propose pas de keycaps supplémentaires, notamment pour les touches ZQSD.
Le clavier se voulant très simple, il ne dispose pas de la moindre touche supplémentaire sur son côté gauche ou au-dessus des touches Fonctions. Le constructeur fait cependant le choix de dédoubler certaines touches avec des actions supplémentaires, à commencer par les touches F5 à F12. Elles permettent, en combinaison avec la touche Fn, de gérer ses multimédias, d’ouvrir l’explorateur Windows ou bien encore…la calculatrice. N’allez pas nous demander pourquoi les joueurs auraient besoin d’ouvrir rapidement la calculatrice, on ne sait pas ! En combinant la touche Fn + Impr. Ecran, il est également possible d’ajuster manuellement la luminosité du rétroéclairage.
En plus de ces raccourcis sur les touches Fonctions, Roccat propose également de mettre en place 6 macros à l’aide des touches positionnées au-dessus des flèches. La mise en place se fait assez simplement, via le logiciel Roccat Swarm que l’on vous présente un peu plus bas. On découvre également le discret logo de la marque, entre ces touches de macros et les touches fléchées.
Dernier point concernant les touches, la présence de 4 raccourcis positionné au-dessus du pavé numérique, permettant de gérer le volume sonore, de couper le son ou encore d’activer le Game Mode. Ce dernier sera utilisé pour désactiver les touches Windows ou Alt GR pendant le jeu, évitant ainsi quelques désagréments au milieu du champ de bataille.
A l’arrière du clavier, on retrouve une plaque en plastique légèrement brillante, et il faut l’avouer un peu salissante. 4 patins en caoutchouc positionnés sur la partie avant permettent d’améliorer la stabilité de l’ensemble une fois sur votre bureau ou votre tapis, et deux pieds peuvent être relevés afin d’augmenter l’inclinaison du Suora. Ils disposent également de patins en caoutchouc, évitant au clavier de glisser lorsqu’il est malmené.
Du côté de la connectique, le clavier dispose d’un cordon tressé assez fin d’une longueur d’environ 2 mètres. Il est renforcé au niveau de sa connexion, au centre de sa tranche supérieure. A la différence de certains concurrents, on regrette que le Roccat Suora ne propose pas le moindre hub USB, ni même un connecteur audio facilitant souvent la mise en place de son casque et/ou micro.
Dernier point à souligner concernant la construction du clavier, l’absence d’un repose-poignet. Si c’est souvent le cas avec les modèles au look ultra-simpliste, c’est un choix que l’on regrette surtout lorsque l’on voit ce qui est maintenant proposé avec le nouveau Razer Ornata par exemple.
Dans l’ensemble, la construction du Suora reste cependant irréprochable. L’ensemble à la fois compact et solide apparait convaincant dès les premières minutes d’utilisation.
Logiciel Roccat Swarm / Pas le plus intuitif des outils
Le Suora est compatible avec le logiciel Roccat Swarm, maintenant unifié pour tous les périphériques de la marque. Il se télécharge gratuitement depuis le site du constructeur et l’installation se fait très simplement, sans nécessiter de redémarrage ni de création de compte utilisateur.
L’application dispose de trois onglets principaux permettant de gérer différentes options du clavier. Sur le premier onglet « Paramètres », on pourra choisir de mettre en place un retour audio lors de l’activation des touches. C’est juste horrible à l’utilisation et on imagine mal un utilisateur activer un son de laser ou de machine à écrire en plus du bruit des interrupteurs mécaniques. Niveau fonctionnalité inutile, on a clairement vu mieux. Deuxième option de cette fenêtre, l’ajustement de la répétition des caractères.
Le second onglet est utilisé pour ajuster les touches de raccourcis du Roccat Suora. Comme expliqué un peu plus tôt dans notre présentation, il est seulement possible de paramétrer les 6 touches positionnées au-dessus des touches fléchées. On pourra mettre en place des macros personnalisées, ou bien venir directement choisir parmi les actions proposées par le Roccat Swarm. Le logiciel propose également des réglages prédéfinis parmi une large sélection de jeux, mais il manque quelques titres récents tels que Overwatch, Battlefield 1 ou encore The Witcher 3. Autre point à souligner, ces macros fonctionnent lorsque le Game Mode est activé.
A l’utilisation, il faut avouer que les options proposées par Roccat semblent un brin en retrait par rapport à certains logiciels concurrents. En termes d’intuitivité, ce n’est pas non plus la meilleure solution que nous ayons essayé à l’heure actuelle.
Le troisième onglet permet de gérer l’éclairage du Roccat Suora. S’agissant de la version classique, seul un rétroéclairage bleu est ici disponible. Pour les adeptes de RGB, notez qu’il existe maintenant une version Suora FX intégrant le choix des couleurs. Pour le modèle d’aujourdh’hui, on pourra néanmoins ajuster la luminosité, mais aussi appliqué un effet de « respiration ». Rien de bien fou, mais l’éclairage à au moins le mérite d’être bien lumineux, sauf sur la touche ².
Depuis le logiciel Roccat Swarm, il est aussi possible de créer différents profils et d’affecter ces derniers à un ou plusieurs jeux et logiciels. De ce côté-là rien à redire, ça fonctionne plutôt bien. Un gestionnaire de Macros peut également être utilisé pour venir ajuster certains enregistrements (en rajoutant une action ou en modifiant un délai par exemple).
Dans l’ensemble le logiciel fonctionne correctement, mais on aurait aimé quelque chose d’un peu plus intuitif et complet. Il n’est par exemple pas possible d’ajuster les touches désactivées lors du Game Mode, ni de paramétrer d’autres raccourcis ailleurs que sur les 6 touches proposées par défaut par Roccat. Un peu trop limité à notre goût.
Performances / Des interrupteurs rapides et précis
Si le Roccat Suora se veut relativement simple en termes de fonctionnalités, c’est qu’il est avant tout pensé pour offrir des performances brutes, sans chichis comme on dit ! Pour se faire, le constructeur allemand opte évidemment pour des interrupteurs mécaniques. Il s’agit pour l’occasion d’interrupteurs de chez TTC, et non plus de chez Cherry MX comme sur les précédents modèles mécaniques de Roccat.
En pratique, ces switches TTC répliquent la sensation des interrupteurs Cherry MX Brown. On est donc sur une course linéaire, non tactile. En pratique, l’activation demande une pression légèrement supérieure en fin de course, permettant d’obtenir un retour malgré l’absence d’un véritable clic sensible. A l’utilisation, les frappes s’enchainent bien et après plusieurs jours sur le clavier, que ce soit en utilisation bureautique ou pour le gaming, le ressenti est largement positif.
Pour se faire une bonne idée des performances de ce Suora, le clavier a été testé sur les titres que nous avons l’habitude d’ouvrir pour chaque essai. Sur Overwatch et Battlefield 1, le clavier offre une belle précision et les touches s’activent sans la moindre erreur. Sur les MMO ou les MOBA, certains joueurs pourront cependant se trouver limités par l’absence de touches supplémentaires.
Côté bruit, n’espérez pas jouer avec ce clavier au milieu du salon familial. Comme souvent, les interrupteurs mécaniques se montrent très bruyants, et la combinaison du châssis en aluminium à la base en plastique semblent encore un peu plus faire résonner le bruit des touches à chaque activation. Pour vous faire une meilleure idée, n’hésitez pas à consulter notre vidéo de présentation.
Terminons enfin en signalant que le clavier embarque un système d’anti-ghosting complet, permettant de ne rater aucune activation lors des phases les plus cruciales.
Conclusion
Dans l’ensemble, ce nouveau Roccat Suora rempli bien son contrat. Avec son design simple et robuste, il se montre particulièrement compact et facile à prendre en mains. Malgré son apparence assez classique, le Suora dispose de quelques fonctionnalités intéressantes comme un rétroéclairage ajustable, un Game Mode ou encore 6 touches de macros entièrement paramétrables. Tout n’est cependant pas parfait et on aurait aimé avec un logiciel peut-être un peu plus complet et intuitif.
Du côté des performances, pas grand-chose à redire concernant le Suora et ces nouveaux interrupteurs TTC Brown. Pour une première, ces derniers se sont montrés à la fois efficaces et réactifs, reste à voir sur la durée !
Disponible aux alentours des 99€, le Suora n’est pas donné mais reste dans le même ordre de prix que ses principaux concurrents. Les modèles G610 de Logitech et Apex M500 de SteelSeries sont par exemple également disponibles pour une centaine d’euros. En pratique, tous ces modèles sont très proches que ce soit en termes de fonctionnalités, confort ou performances.