Test Razer Blackwidow X Chroma
Deux ans après la première génération Blackwidow Chroma, Razer se décide enfin à offrir un petit lifting à son clavier mécanique le plus abouti. Dans la lignée des modèles de chez Corsair, le nouveau Razer Blackwidow X Chroma se présente sous la forme d’un clavier sobre et robuste, maintenant dépourvu d’une coque en plastique sur sa partie supérieure.
Le résultat ? Un modèle bien plus épuré, laissant la part belle au rétroéclairage Chroma sur lequel la marque mise beaucoup depuis quelques années. Avec cette nouvelle gamme estampillée X, Razer souhaite aussi rendre ses produits un peu plus abordables, et abandonne donc au passage certaines fonctionnalités phares des modèles précédents. Ainsi, pour cette nouvelle version, exit les boutons supplémentaires pourtant très pratiques, ainsi que le hub USB ou encore les prises jack.
Comme pour la plupart des claviers mécaniques de la marque, notez que l’on retrouve plusieurs versions du Blackwidow X : un modèle complet testé aujourd’hui, une version Tournament Edition Chroma (TKL) ainsi qu’une version sans éclairage RGB de chacun des modèles.
Le Razer Blackwidow X Chroma est d’ores et déjà disponible chez la plupart des revendeurs à un tarif avoisinant les 189€, soit une dizaine d’euros de moins que la version précédente. Cette faible différence de prix justifie-t-elle les évolutions et retours en arrières proposés par cette nouvelle version ? Réponse dans la suite de notre article après une dizaine de jours à ses côtés.
Unboxing
Rien de bien nouveau du côté du packaging, avec un maintenant classique emballage cartonné aux couleurs de la marque. La face avant présente une large photo du Blackwidow X ainsi qu’un encart permettant d’obtenir un aperçu visuel (mais également sonore) des touches mécaniques intégrées au clavier.
Côté verso, le constructeur met l’accent sur ses switches mécaniques maison (Kaihua/Kailh) en réalité), la solidité et la durabilité des matériaux ainsi que sur le rétroéclairage entièrement personnalisable. Le modèle reste évidemment compatible aussi bien sur PC que Mac.
A l’intérieur de la boite, le clavier est callé entre des blocs en carton et en mousse et l’ensemble est protégé par un moule en plastique protégeant efficacement le produit durant son transport. Il est accompagné du strict minimum, à savoir un manuel d’utilisation, un petit mot du président de Razer et deux autocollants.
Design & Ergonomie
Alors qu’au cours des dernières années les claviers destinés au gaming avaient pour habitude de toujours vouloir en faire trop, la tendance semble petit à petit s’inverser. La plupart des constructeurs s’orientent vers un retour à l’essentiel, avec des claviers de plus en plus simples et épurés. C’est le cas de Corsair avec son modèle K70, mais également de Roccat qui s’apprête à sortir son nouveau modèle Suora très prochainement.
Le nouveau Blackwidow X Chroma suit clairement cette voie, en nous proposant ici une version à l’allure bien plus sobre et élégante qui devrait faire plaisir à tous les puristes. Gardant l’esprit des précédentes versions, une importante différence saute cependant rapidement aux yeux : le châssis a été entièrement repensé. Construit entièrement en acier noir mat, il ne dispose plus de sa coque en plastique venant recouvrir la partie basse des touches.
Visuellement, c’est véritablement une réussite. La base des touches est dorénavant visible et donne l’impression que ces dernières sont en « lévitation ». L’ensemble apparait beaucoup plus aéré, tout en facilitant grandement le nettoyage.
Le changement n’est pas seulement esthétique, puisqu’il permet également au Razer Blackwidow X Chroma d’être plus solide et robuste. L’ensemble apparait à première vue durable, et le poids de la bête pesée à 1,4 kg vient confirmer cette sensation. Le clavier est également un peu plus compact que la version originale, avec des dimensions de 459 mm x 156 mm x 41 mm. Pour les joueurs souvent en déplacement, on rappelle qu’une version TKL (sans le pavé numérique) est également disponible.
Pour le reste, les bases du Blackwidow sont conservées. Le clavier ne dispose par exemple toujours pas de repose-poignet, ce qui pourra freiner certains utilisateurs. Le modèle reste cependant toujours très confortable à utiliser, comme nous le verrons un peu plus bas.
En se penchant un peu plus dans les détails, quelques différences supplémentaires apparaissent également. Tout d’abord, la police d’écriture des différentes touches a été revue et offre maintenant une meilleure lisibilité.
Les indicateurs lumineux positionnés en haut à droite du clavier sont également repensés, s’affichant maintenant tous sur une seule et même ligne. On retrouve les habituels Caps Lock, Arrêt Défilement, Ver Num, ainsi que deux indicateurs pour l’enregistrement des macros et l’activation du Mode Jeu.
Toutes les modifications ne sont cependant pas positives, et l’absence de certaines fonctionnalités précédemment présentes pourra frustrer de nombreux utilisateurs. On pense surtout au retrait des 5 touches de macros qui étaient positionnées sur la gauche du clavier. Selon les jeux, elles offraient un réel avantage pour enchainer rapidement certaines actions secondaires.
Autres grands absents, le port USB supplémentaire (qui permettant de facilement connecter une clé de stockage ou un casque) et la connectique audio. Des petits détails qui peuvent pourtant faire la différence lorsqu’on s’apprête à investir près de 200€ dans un clavier mécanique.
Du côté des raccourcis, on reste dans une logique identique aux précédents modèles Blackwidow, avec une série de fonctionnalités placées sur les touches F1 à F12. On pourra ainsi facilement modifier le volume sonore, passer d’une piste à l’autre ou encore ajuster le niveau du rétroéclairage. Si l’on se fait rapidement à l’utilisation de ses raccourcis (via la touche Fn), on préfère cependant avoir de vrais boutons physique ou une molette à l’image du Logitech G910 par exemple.
Petit point concernant le rétroéclairage, qui différencie également des précédentes versions du clavier. Le positionnement des LED sur les interrupteurs est repensé, et le fait que les touches soient maintenant entièrement visibles permet une bien meilleure diffusion des effets lumineux. Le rendu est comme d’habitude plutôt convaincant, d’autant qu’il est possible de modifier ce dernier dans les moindres détails via le logiciel Synapse. On y reviendra un peu plus bas.
A l’arrière du clavier, on retrouve toujours 5 patins en caoutchouc positionnés dans chaque angle et au centre de la partie avant. Ils assurent en pratique une excellente stabilité et le clavier ne bronche même durant les sessions de gaming les plus tendues. Il est également possible de relever deux pieds (disposant aussi de patins) afin d’ajuster l’inclinaison en fonction de vos préférences. Notez qu’à la différence du récent G810 de Logitech (voir le prix), un seul niveau d’inclinaison est proposé.
Toujours concernant la base du Razer Blackwidow X, l’ajout d’une petite goulotte permettant de guide le câble d’alimentation vers la droite ou la gauche afin d’optimiser l’agencement sur votre bureau (les adeptes de cable-management devraient apprécier). En parlant de câble, on reste sur un modèle en fibre tressée, de taille moyenne et d’une longueur d’environ 2 m.
Dans l’ensemble, difficile de vraiment valider tous les changements apportés à cette nouvelle version du Blackwidow. En termes de design pur, le nouveau look du clavier et cette sensation de robustesse sont clairement appréciables. Pour autant, le retrait des touches de macros reste à notre avis fort dommageable, puisqu’ils apportent souvent en pratique un réel avantage pour les joueurs. Et c’est bien eux la cible principale de Razer.
Fonctionnalités additionnelles et logiciel Synapse
Comme pour la grande majorité des périphériques de la marque, le Blackwidow X Chroma est bien évidemment compatible avec le logiciel Razer Synapse. Depuis celui-ci, on pourra configurer d’avantage d’options relatives à ses fonctionnalités, notamment au niveau de l’attribution des touches ou du rétroéclairage.
On vous passe le téléchargement et l’installation du logiciel, puisqu’on commence maintenant à bien connaître (voir les précédents essais claviers Razer).
La fenêtre principale du logiciel permet de personnaliser les 104 touches du clavier. En clair, puisque ce dernier ne dispose pas de touches supplémentaires de macros, il est possible de modifier le comportement de certaines touches déjà présentes. Pour chaque touche, une large liste de fonctionnalités est proposée (séparées en plusieurs catégories), et il est également possible d’enregistrer des macros plus complexes.
Un second écran Eclairage permet d’ajuster comme son nom l’indique les effets lumineux Chroma. Il est soit possible de se contenter d’utiliser des effets relativement simples (respiration, cycle de couleur, vague de couleur, couleur statique etc…) mais également d’aller bien plus loin grâce au Configurateur Chroma.
Cette nouvelle fenêtre permet d’ajuster l’effet et la couleur (sur une palette de 16.8M) de chaque touche de façon individuelle. Des préréglages en fonction de certains jeux sont également proposés (MOBA, FPS…). Sans s’attarder trop dans les détails, les possibilités sont très nombreuses et les adeptes des éclairages multiples devraient avoir de quoi s’amuser un petit moment. Pour les autres, gardez à l’esprit qu’il est possible de désactiver complètement le rétroéclairage.
Une dernière fenêtre Mode Jeu permet enfin de sélectionner les touches à désactiver lorsque la fonctionnalité est active (Fn+F10), histoire d’éviter un retour sur le bureau lorsque vous appuyez sur la touche Windows par exemple.
Toutes ces options peuvent ensuite être attribuées à un profil, qui lui-même pourra être associé à un jeu ou une application. C’est clairement l’une des forces du logiciel Razer Synapse, permettant d’obtenir des configurations totalement différentes en fonction de l’utilisation.
Parmi les autres points intéressants du logiciel, on pourra noter l’intégration des Applications Chroma. Il s’agit en réalité de petits modules supplémentaires à installer, permettant d’obtenir des effets lumineux supplémentaires en fonction des jeux auxquels vous jouez. Pour en savoir plus, on vous invite à consulter la page dédiée sur le site de Razer. Tout ça n’est pas sans rappeler ce que propose SteelSeries sur son clavier Apex M800 (voir la fiche Amazon).
Qualité de frappe et performances
A l’image de ces précédents claviers mécaniques, Razer utilise des interrupteurs produits par Kailh, et non pas par Cherry MX. Il s’agit ici du modèle Razer Green, mais notez qu’une version Razer Orange (moins bruyante) devrait également voir le jour. Ils sont annoncés avec une durabilité de 80 millions d’activation, ce qui devrait largement suffire même pour les joueurs de MOBA les plus acharnés.
En pratique, l’utilisation des switches Green se montre plutôt plaisante et efficace, avec une activation linéaire et à clic. Côté technique, on reste sur une force d’activation de 50 cN (ceux qui les rapprochent des Cherry MX Blue à 45 cN). Le point d’activation est lui positionné à 1,9 mm, pour une course totale de 4 mm.
Des petits détails qui pourront faire la différence chez les joueurs les plus pointilleux, mais qui ne devraient pas bouleverser outre-mesure la grande majorité des utilisateurs. La réactivité reste toujours aussi bonne, à des années lumières des claviers classiques à membranes. L’anti-ghosting complet est bien évidement aussi de la partie.
Point important à noter si vous n’avez pas l’habitude des claviers mécaniques, le bruit. En effet, les interrupteurs sont ici particulièrement bruyants et pourront donc vite déranger les personnes présentent autour de vous. A garder à l’esprit si vous jouez souvent avec des proches à proximité par exemple.
Sur les jeux, le Razer Blackwidow X Chroma s’en sort une fois de plus avec brio. Testé sur une variété de jeux allant d’OverWatch à Dota 2 en passant par Tomb Raider et FFXIV, le clavier apporte un réel confort d’utilisation et une réactivité sans précédent. Les actions s’enchainent rapidement et sans erreur. Le seul bémol reste finalement le même que celui-ci listé dans la partie design, à savoir le manque de touches supplémentaires. Celui-ci se fait particulièrement ressentir sur les MMO, où il est souvent nécessaire d’avoir de nombreux raccourcis à portée de doigts.
Conclusion
Alors, cette version X, on achète ? Oui et non ! Si vous possédez déjà un modèle Blackwidow et qu’il vous convient, inutile de franchir le pas. Pour les autres, n’ayant jamais goûtés aux joies des claviers mécaniques, le Razer Blackwidow X Chroma pourra être un excellent choix. Avec son design sobre mais particulièrement réussi et sa simplicité d’utilisation, il se montre rapide à prendre en mains et à maitriser, tout en offrant d’excellentes performances au niveau du gaming.
La qualité de fabrication est clairement au rendez-vous, mais gardez à l’esprit qu’en termes de fonctionnalités (outre le logiciel Synapse), ce nouveau modèle reste en retrait par rapport à la précédente version. Enfin, si le tarif de 189€ reste un peu trop élevé pour vous, d’autres versions plus accessibles sont également disponibles, avec notamment la version Blackwidow X Ultimate (sans RGB) aux alentours des 120€.