Gamdias Hephaestus P1
Est-il encore possible de se faire une place sur le marché des périphériques gaming, aux côtés de géants tels que Razer, SteelSeries, Corsair ou encore Logitech ? C’est en tout cas ce que tente de faire la marque taïwanaise Gamdias, avec une nouvelle gamme de périphériques destinés aux joueurs.
C’est sur le casque Hephaestus P1 que l’on porte aujourd’hui notre attention, un modèle au look particulièrement marqué, jouant sur son style et ses fonctionnalités pour faire chavirer le cœur des gamers. Au programme, son surround 7.1 virtuel, éclairages RGB personnalisable ou encore un moteur de vibration censé améliorer l’immersion pendant les sessions de gaming.
Proposé aux alentours des 80€, il viendra se placer en concurrence de certains modèles phares, à l’image du HyperX Cloud Alpha ou encore du SteelSeries Arctis 3. Peut-il venir leur faire de l’ombre ? Réponse après une dizaine de jours à ses côtés.
- 7.1 Virtual Surround Sound
- Éclairage personnalisable RGB
- Microphone omnidirectionnel construit sur une base pivotante
Unboxing
Le Gamdias Hephaetus P1 est proposé dans une boite cartonnée mettant l’accent sur ses nombreuses fonctionnalités. Si le packaging regorge de termes marketing en tour genre, on ne peut pas dire que le bundle se montre particulièrement complet.
A l’intérieur de la boite, le casque ne s’accompagne en effet pas du moindre accessoire, ni même du moindre manuel d’utilisation. Pas forcément l’idéal pour débuter cette présentation.
Design & Ergonomie
Impossible de s’y tromper, le Hephaestus P1 se destine à un public résolument orienté gaming. Imposant et clairement pas très discret, le casque présente un look marqué et les joueurs adeptes de produits tape à l’œil devraient logiquement apprécier. De notre côté, on trouve l’ensemble un brin too-much, et le modèle manque clairement de sobriété et polyvalence à nos yeux. Dans l’idée, il nous rappelle notamment le The G-Lab Korp 400.
Côté construction, l’ensemble présente à première vue des finitions relativement moyennes. Le casque est majoritairement conçu en plastique, mais l’on retrouve néanmoins un large arceau métallique lui apportant une certaine robustesse. Les marques d’assemblage sont nombreuses, et les oreillettes ne présentent pas le moindre degré de flexibilité.
Un peu plus dans les détails, on débute avec l’arceau de ce Gamdias Hephaestus P1. Assez large, il offre une bonne flexibilité et intègre un rembourrage généreux sur sa partie interne. Si les mousses ne semblent pas être à mémoire de forme, elles soutiennent correctement le poids du casque sans pour autant offrir une répartition parfaitement homogène au niveau du crâne.
Les oreillettes peuvent être ajustées en hauteur, via un système coulissant qui aurait là-encore mérité un peu plus d’attention. Les crans manquent de rigidité et aucun repère ne permet de retrouver son réglage habituel en un coup d’œil. De même, une fois sur la tête, les oreillettes peuvent avoir tendance à glisser vers le bas. On a clairement vu mieux.
La construction des oreillettes laisse elle aussi à désirer. Les plastiques brillants ne respirent pas franchement la qualité, et les nombreuses inscriptions venant vanter les fonctionnalités du casque ne sont pas forcément du meilleur goût. Chaque oreillette intègre également un système de rétroéclairage RGB personnalisable, ce qui n’apporte en pratique que très peu d’intérêt une fois le casque posé sur les oreilles.
Autre petite particularité du côté des oreillettes, la présence d’une structure censée améliorer leur ventilation. Difficile de véritablement juger de l’efficacité d’un tel système, mais le casque n’apparait pas particulièrement plus aéré qu’un autre modèle gaming à conception fermée. Si vous avez l’habitude de souffrir de la chaleur, orientez-vous plutôt vers un casque ouvert, à l’image de l’Audio-Technica ATH-ADG1X.
L’oreillette gauche intègre un large microphone monté sur une perche rotative. Elle n’est ni amovible, ni rétractable, mais pourra néanmoins se faire oublier une fois remontée le long de l’arceau. La perche en elle-même dispose d’une partie flexible facilitant son positionnement, mais l’ensemble manque encore une fois de discrétion, avec une énorme capsule en plastique. On notera également qu’en position relevée, le microphone ne se désactive pas automatiquement.
Pour gérer son utilisation, il faudra forcément passer par la télécommande intégrée à son épais câble tressé. Un premier bouton permet d’activer ou de désactiver la capture du micro, alors que deux boutons supplémentaires assurent la gestion du volume sonore. Sur le côté, un dernier bouton s’occupe de la vibration du casque, avec des réglages OFF / Medium / High.
A l’utilisation, cette télécommande se montre imposante, et ajoute un poids non négligeable à un câble déjà peu discret. L’ensemble fait encore une fois très cheap, et l’on repassera côté intuitivité. Soulignons également que le câble se connecte uniquement en USB, limitant ainsi son usage au PC.
On termine avec le confort, et le Gamdias Hephaestus P1 s’en sort plutôt bien de ce côté-là. Les larges mousses englobent parfaitement les oreilles, et il est possible d’enchaîner quelques heures de gaming sans forcément être dérangé par le casque. Tout n’est cependant pas parfait, et l’on pourra regretter un poids assez prononcé ainsi qu’un léger manque de pression sur la partie basse des coussinets, limitant ainsi son isolation.
Fonctionnalités et logiciel Gamdias Hera
Le casque fonctionnant en USB, il s’accompagne du logiciel Gamdias Hera pour ajuster certains de ses paramètres, mais également ses différentes options de rétroéclairage. Pas besoin d’y aller par quatre chemins, il y a encore beaucoup de travail à faire de ce côté-là pour espérer rattraper la concurrence.
Le logiciel présente une interface particulièrement brouillonne, et certaines options sont tellement peu claires que l’on cherche encore à comprendre leur véritable fonctionnalité. C’est notamment le cas sur le premier onglet Main Setting, où l’on retrouve d’un côté un bouton permettant de basculer vers un son 7.1 virtuel, et de l’autre une option 3D semblant légèrement ouvrir la scène sonore tout en la dénaturant totalement. Toujours sur la même page, on notera également la présence d’un bouton Constant Light, ne semblant pas apporter la moindre utilité.
La seconde fenêtre Equalizer permet comme son nom l’indique d’ajuster l’égaliseur, et donc le rendu sonore du Gamdias Hephaestus P1. Il est possible d’opter pour ses propres réglages, ou bien de sélectionner l’un des presets du constructeur. L’utilisation est là-encore très étrange, les réglages affichés par les presets ne semblant pas du tout refléter les changements affectés au rendu sonore. On conseillera de rester sur un réglage par défaut, et de ne pas y toucher.
La troisième fenêtre propose de son côté quelques effets liés à la largeur de scène ou encore l’environnement d’écoute. A part si l’envie de jouer ou d’écouter de la musique comme si vous étiez dans votre salle de bain présente un quelconque intérêt pour vous, vous pouvez là-encore passer votre chemin.
Dernière fenêtre, l’éclairage. Ici, on pourra sélectionner quelques effets afin d’ajuster les différentes LEDs positionnées sur les oreillettes. On retrouve un effet statique, un effet respirant ou encore un cycle de couleur. Rien de bien original en soit, mais ça fonctionne correctement. On notera néanmoins qu’il n’est pas possible d’ajuster la vitesse ou l’intensité des éclairages, et que chaque réglage affecte l’ensemble des LEDs.
Vous l’aurez compris, le logiciel Gamdias Hera n’apporte pas grand-chose à l’Hephaestus P1. La plupart des options proposées sont anecdotiques, et l’intégralité du soft mérite un véritable coup de jeune.
Performances sonores
Le casque de Gamdias intègre des transducteurs de 50 mm, offrant en pratique des performances correctes lors du gaming. A l’utilisation, l’immersion est au rendez-vous, avec des basses particulièrement généreuses et des vibrations qui pourront apporter un petit plus selon les situations.
Avec un moteur dans chaque oreillette, le casque est en effet capable de vous aider à positionner vos adversaires, même si l’ensemble manque cruellement de précision. Même combat pour la spatialisation 7.1, qui reste encore très loin des meilleurs modèles actuels.
Terminons avec le microphone de l’Hephaestus P1. Malgré son manque de discrétion, il offre une capture convaincante et pourra parfaitement être utilisé pour échanger avec les autres joueurs. Pour vous faire une meilleure idée, vous pouvez consulter enregistrement du microphone ci-dessous.
Conclusion
Difficile de vraiment recommander ce Gamdias Hephaestus P1. A vouloir multiplier les fonctionnalités, le casque tombe rapidement dans les clichés de nombreux modèles positionné en entrée de gamme. Si le confort se montre correct, l’ensemble souffre d’une construction bâclée et d’un logiciel à la ramasse.
Seules ses performances sonores pourront lui permettre de remonter la pente, même si là-encore de nombreux modèles proposent aujourd’hui des prestations supérieures à des prix parfois bien plus abordables.
Pour rappel, le Gamdias Hephaestus P1 est proposé aux alentours des 80€. Dans ces eaux-là, on ne saura que vous recommander de plutôt vous orienter vers un SteelSeries Arctis 3, un HyperX Cloud II ou encore un Razer Kraken Pro V2.