Test Razer Naga Pro
La gamme Razer Naga connait depuis de nombreuses années un véritable succès auprès des amateurs de MMORPG, notamment grâce à sa célèbre grille de 12 boutons permettant d’attribuer en un clin d’œil la plupart de ses raccourcis directement sur sa souris.
Pour rendre sa souris encore plus polyvalente, la marque dévoilait en 2018 le modèle Naga Trinity, proposant pour la première fois 3 façades interchangeables. On y retrouvait une première avec la classique grille de 12 boutons, une seconde avec un cercle de 7 boutons (principalement pensé pour les MOBA) et enfin une dernière plus traditionnelle avec seulement 2 boutons (pour les FPS par exemple). De quoi adapter la Naga à toutes les situations.
Pour cette fin d’année 2020, le constructeur fait évoluer ce modèle Trinity avec une nouvelle Razer Naga Pro qui passe désormais au sans-fil. Le principe général reste le même, avec toujours ces fameuses 3 façades interchangeables mais l’on gagne encore en confort et en liberté de mouvement grâce à la double connexion Bluetooth/2.4 Ghz.
De quoi en faire la souris ultime pour les joueurs de MMORPG ou tout simplement les amoureux de raccourcis en tout genre ? Réponse après une dizaine de jours à ses côtés.
Unboxing
La Razer Naga Pro est livrée dans une boite cartonnée reprenant les tons habituels des produits de la marque. On y découvre quelques visuels et les principaux points clés de la souris.
Une fois le coffret ouvert, la Naga Pro s’accompagne des éléments suivants :
- 3 façades interchangeables
- Un dongle USB pour la connexion sans-fil 2.4 Ghz
- Un câble USB vers USB vers Micro-USB pour l’utilisation filaire ou la recharge
- Un adaptateur pour rapprocher le dongle USB (via le câble)
- Un manuel d’utilisation et des stickers aux couleurs de Razer
Une souris toujours aussi polyvalente
La Razer Naga Pro reprend une conception quasiment identique à celle de la Naga Trinity et les lignes des deux souris semblent à première-vue parfaitement similaires. On reste donc sur un modèle relativement imposant, naturellement taillé pour une prise confortable en Palm Grip.
Avec des dimensions de 119 x 74.5 x 43 mm et un poids de 117 g, son gabarit est clairement à l’opposé de ce que l’on retrouve sur une Razer Viper Mini par exemple. Les joueurs allergiques aux souris compactes et légères apprécieront, même s’il faut bien avouer que le retour sur un modèle aussi lourd demande un petit temps d’adaptation.
En effet, entre son poids, sa base très large et son support pour l’annulaire, la Naga Pro tranche radicalement avec le design symétrique que l’on retrouve sur de nombreuses souris actuelle. Le modèle dispose également d’une coque assez haute et bombée, ce qui pourra éventuellement déranger les joueurs aux petites mains. Pour les autres, une fois son design apprivoisé, on se sent rapidement à son aise aux côtés de cette Naga Pro et il est possible d’enchainer une nuit de raid sans ressentir de gêne.
Vous l’avez probablement remarqué mais il est toujours bon de le souligner : la Naga Pro est uniquement adaptée aux joueurs droitiers et aucune version pour gauchers ne semble malheureusement au programme pour le moment.
Du côté des finitions générales, pas grand-chose à redire concernant cette version Pro. Les différents plastiques utilisés semblent robustes, l’assemblage des différentes pièces ne présente pas le moindre jeu et les coques de la souris ne craquent pas sous d’importantes pressions.
Les éclairages RGB sont de leur côté toujours au programme, avec des effets personnalisables au niveau de la molette, du repose-paume ou encore des façades latérales.
Place maintenant au détail des différents boutons. Sur la partie supérieure, on retrouve les deux clics principaux, qui profitent désormais de nouveaux interrupteurs optiques. De quoi encore gagner en réactivité, notamment grâce à l’absence d’un délai de rebond.
Entre les deux boutons, la zone entourant la molette est légèrement revue avec l’arrivée d’un encart en plastique brillant. La molette reste inchangée, avec toujours 24 crans à la résistance moyennement marquée. On peut également l’incliner vers la droite ou la gauche, de façon à gagner deux raccourcis supplémentaires.
Sur notre modèle, l’activation des raccourcis horizontaux nous semble d’ailleurs un peu trop sensible et il n’est pas rare de l’incliner vers la gauche si l’on exerce un peu trop de pression lors d’un défilement vertical ou si son doigt n’est pas bien centré sur la molette.
Derrière la molette, deux boutons permettent par défaut de naviguer entre les différents niveaux de DPI. Ils sont légèrement retravaillés par rapport à ceux de la Naga Trinity, avec désormais un format carré qui ne dépasse plus de la coque de la souris. L’accès est un peu moins intuitif, mais cela évite aussi de les activer par erreur.
On arrive enfin aux façades latérales de cette Naga Pro. Pour passer de l’une à l’autre, on retrouve un système magnétique qui a déjà fait ses preuves. A l’utilisation les façades restent parfaitement en place et changement s’effectue lui en un clin d’œil. Pas besoin d’éteindre la souris ni d’utiliser le moindre outil. Au passage, un notera aussi la présence d’un encart permettant de ranger le dongle USB nécessaire à la connexion sans-fil 2.4 Ghz. Plutôt pratique pour ne pas le perdre lorsque l’on se déplace.
La première façade embarque la fameuse grille de 12 boutons, désormais synonyme de MMORPG. Chacun des 12 boutons dispose d’une inclinaison différente, de façon à pouvoir les identifier du bout du pouce après quelques heures d’utilisation. Sur FFXIV, cela peut notamment vous permettre de réaliser votre rotation principale sans jamais toucher votre clavier, ou au contraire de laisser vos raccourcis essentiels sur votre clavier gamer et d’utiliser la souris pour accéder plus facilement à votre inventaire, vos montures ou vos quêtes en cours. Dans cette configuration, la souris dispose au total de 19 raccourcis programmables.
Ces 12 boutons peuvent également se montrer très intéressants pour de la bureautique et notamment du montage vidéo ou de la retouche photo. Sur des logiciels tels qu’Adobe Premiere ou Photoshop, ça peut clairement faire la différence en termes de productivité.
La seconde façade est entièrement revue par rapport à ce que l’on avait précédemment découvert sur la Naga Trinity. Ici exit le format circulaire et l’on passe sur 2 lignes de 3 boutons. Un format plutôt intéressant, qui pourra aussi bien s’adapter aux MMORPG qu’aux MOBA par exemple. On dispose de plus de raccourcis que sur une souris classique et la prise en main se fait plus rapidement qu’avec la grille de 12 boutons, pas toujours facile à maitriser.
Enfin la dernière façade est la plus simple, avec ici seulement 2 boutons pour un usage plus traditionnel. On pense notamment aux joueurs souhaitant enchainer quelques parties de Valorant ou Call of Duty entre deux raids sur WoW. Alors évidemment avec son gabarit imposant et ses 114 g la Naga Pro est loin d’être la souris idéale pour jouer à 400 DPI, mais le modèle s’en sort parfaitement pour quelques parties sans pression.
A l’arrière de la souris, on retrouve 5 patins en PTFE, dont un entourant le capteur optique. Ils sont améliorés face à ceux du modèles Trinity et apportent à l’utilisation une excellente glisse. Un point très intéressant, qui permet notamment de limiter la fatigue lorsque l’on utilise une souris aussi lourde pendant de longues heures.
Toujours à l’arrière, on notera également la présence d’un switch permettant de basculer entre les modèles Bluetooth et 2.4 Ghz, mais aussi d’éteindre la souris. Un dessus, un bouton peut être utilisé pour naviguer entre 5 profils de configuration sauvegardés sur la souris.
Enfin, deux connecteurs peuvent être utilisés pour recharger la souris en sans-fil si vous optez pour la version s’accompagnant de sa station d’accueil. Le principe est le même que sur les modèles Razer Basilisk Ultimate et Razer Viper Ultimate que l’on vous a déjà présenté.
En l’absence de cette station, le recharge s’effectue directement via un câble Micro-USB. Si l’on apprécie la présence d’un câble SpeedFlex toujours aussi souple et flexible, on regrette quand même l’absence d’un passage à l’USB-C pour un produit aussi récent et estampillé « Pro ».
Un passage au sans-fil réussi
La grosse nouveauté de cette Razer Naga Pro, c’est évidemment son passage au sans-fil. Si les joueurs de MMORPG avaient déjà eu l’occasion de profiter d’une connexion 2.4 Ghz avec la Razer Naga Epic Chroma sortie en 2015, le passage au sans-fil de la Trinity restait attendu par de nombreux utilisateurs.
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C’est désormais chose faite et Razer offre même ici le choix entre un mode 2.4 Ghz sans latence et un mode Bluetooth plus traditionnel. Le premier se base sur la technologie Razer HyperSpeed et nécessite de connecter un dongle USB à votre PC. La latence est similaire à celle d’une souris filaire et durant nos essais aucun problème de déconnexion ou autre n’a été à signaler.
Le mode Bluetooth peut de son côté être utilisé pour connecter la Razer Naga Pro en sans-fil à la plupart des appareils compatibles, comme un PC portable ou une tablette par exemple. Ici la latence est un peu plus élevée et l’on recommande surtout ce mode pour une utilisation plutôt orientée bureautique. On libère au passage un port USB sur sa machine.
Côté autonomie, Razer annonce jusqu’à 150 heures en Bluetooth et environ 100 heures en 2.4 Ghz. D’excellents résultats pour un modèle sans-fil, qui devraient vous obliger à passer par la case recharge uniquement une à deux fois par mois.
Une personnalisation avancée via Razer Synapse
Pour paramétrer tous ses boutons, la Razer Naga Pro est évidemment compatible avec le logiciel Razer Synapse 3. Celui-ci est disponible gratuitement depuis le site du constructeur et nécessite la création d’un compte afin de pouvoir sauvegarder ses configurations dans le Cloud.
Le logiciel permet de créer différents profils et de les charger automatiquement en fonction de ses jeux ou ses applications. 5 d’entre eux peuvent être directement télécharger sur la mémoire interne de votre souris afin de pouvoir profiter de vos configurations même sur un PC ne disposant pas de Razer Synapse.
Depuis l’onglet « Personnaliser », on pourra choisir les actions correspondantes à chacun des boutons de la souris. Razer propose comme d’habitude sa propre bibliothèque de commandes, mais il est évidemment possible de créer ses propres raccourcis ou des macros plus complexes.
Le mode « HyperShift » est également présent. Grâce à lui, on pourra attribuer une action alternative à chacun des boutons lorsque ce mode est activé. De quoi doubler le nombre de raccourcis et ainsi disposer de près de 40 commandes en un clin d’œil lorsque l’on utilise sa façade principale.
L’onglet « Performances » prend en charge les différents niveaux de DPI. On peut en attribuer jusqu’à 5, de 100 à 20 000 DPI avec un pas de 50 DPI. C’est également depuis cet onglet que l’on pourra gérer le polling rate, de 125 à 1000 Hz.
L’onglet « Eclairage » vient prendre en charge les options des éclairages RGB. On retrouve ici les effets habituels de la marque et il est possible de sélectionner des réglages différents sur les 3 zones RGB de la souris. L’ensemble peut évidemment être synchronisé avec les autres produits de la marque.
Parmi les autres options disponibles, on retrouve la possibilité de gérer la distance de lift-off entre 1 et 3 mm, avec possibilité d’opter pour un réglage asymétrique (lift-off différent lorsque l’on soulève ou repose la souris). On retrouve aussi un délai de mise en veille automatique ou un mode « Economie d’énergie » à partir d’un certain pourcentage de batterie.
Un capteur efficace et une consommation réduite
Du côté des performances, Razer profite de cette nouvelle version pour passer sa Naga Pro sur un capteur optique Razer Focus+.
Il s’agit d’un dérivé du PixArt PMW3399 et surtout du modèle le plus évolué de la marque, capable d’encaisser des vitesses de 650 IPS et des accélérations de 50 G, pour une sensibilité maximale de 20 000 DPI. Comment souvent, rien à redire du côté du tracking et la souris répond parfaitement aux moindres mouvements.
Concernant l’utilisation globale de la souris, on retrouve les mêmes sensations que sur le modèle Trinity et la Naga Pro fait parfaitement ce pour quoi elle est pensée : s’adapter à tous les styles de jeux.
Sur un jeu comme FFXIV, qui demandent énormément de raccourcis, la façade de 12 boutons permet de mieux distribuer ses commandes. On libère de l’espace sur son clavier tout en accédant en un clin d’œil à ses actions, sorts ou menus directement depuis le pouce. Tout ça demande évidemment une dose de configuration du côté Synapse ainsi qu’un coup à prendre pour maitriser tous ces boutons, mais une fois à l’aise c’est un vrai bonheur.
Comme expliqué un peu plus tôt, la façade de 6 boutons est un peu plus rapide à prendre en main. En utilisant celle-ci, on dispose au total de 13 boutons programmables et cette configuration peut s’adapter à la plupart des jeux. Si vous souhaitez utiliser votre clavier uniquement pour vos déplacements et gérer tout le reste depuis votre souris, ça se fait ici plutôt facilement.
Enfin la dernière façade à 2 boutons permet de retrouver une souris un peu plus traditionnelle. Pour des jeux plus simples, on se sent rapidement à son aise et cela évite de devoir prendre quelques heures pour réellement tirer profit de boutons additionnels. Evidemment, si votre objectif reste de try-harder sur CS :GO toute la journée, la Naga Pro n’aura que très peu d’intérêt pour vous et d’autres modèles s’en sortent bien mieux sur les FPS compétitifs.
Conclusion
En reprenant les bases d’une souris déjà particulièrement convaincante, la nouvelle Razer Naga Pro s’impose définitivement comme le modèle idéal pour les joueurs de MMORPG souhaitant conserver une certaine polyvalence.
Le passage au sans-fil apporte un réel plus lors des longues sessions de gaming et les différentes améliorations apportées à cette version Pro vont toutes dans le bon sens. On pourra par exemple noter l’utilisation d’une façade à 6 boutons plus simples à appréhender ou encore l’ajout de nouveaux patins 100% PTFE apportant une excellente glisse.
Malgré toutes ses qualités, gardez à l’esprit que cette Naga Pro n’est cependant pas à mettre en toutes les mains. Son imposant gabarit et ses différentes façades demandent un temps d’adaptation bien plus important que sur un mulot traditionnel et il faudra savoir faire preuve d’un peu de persévérance pour réellement tirer profit de toutes ces commandes additionnelles.
La question du prix est également à prendre en compte. Avec un tarif constructeur exorbitant de 169.99€, la Razer Naga Pro est vraiment trop cher à notre goût, d’autant plus qu’elle ne s’accompagne même pas de sa propre station de charge. A titre de comparaison, la Naga Trinity est désormais trouvable aux alentours des 75€ et affiche sur le papier un bien meilleur rapport qualité/prix.
Chez la concurrence, la Logitech G604 Lightspeed pourra se placer comme une alternative intéressante. Sous la barre des 100€, elle fonctionne aussi en sans-fil et propose un total de 15 boutons programmables.