Test du Lapboard Razer Turret
Après le Roccat Sova présenté il y a quelques mois, on continue notre petit tour d’horizon des lapboards pour joueurs avec le Razer Turret. Pour rappel, il s’agit de claviers assez spécifiques, pensés pour jouer confortablement depuis son canapé plutôt que derrière un bureau.
Des produits nées d’un constat plutôt simple : de plus en plus de joueurs déplacent leur tour dans leur séjour, aux côtés des habituels PS4 et Xbox One. D’autres viendront tout simplement connecter un Steam Link afin de récupérer image et son à distance.
- Jeux vidéo PC sur sofa avec souris et clavier lapboard complet
- Connectivité sans fil spéciale pour jeu
- Conçu pour votre salon
Problème, si la plupart des titres peuvent être consommés à la manette, ce n’est évidemment pas toujours l’idéal. Avec son Turret, Razer propose ici une solution entièrement sans-fil, comprenant à la fois un clavier, un tapis de souris rigide intégré et une souris. Un pack complet, qui se démarque de la concurrence par l’absence du moindre câble.
Plus compact que les modèles de chez Roccat et Corsair, le Razer Turret est-il néanmoins vraiment adapté à une utilisation gaming ? De plus, son tarif avoisinant les 200€ est-il réellement justifiable ? Réponse dans la suite de notre article après une dizaine de jours à ses côtés.
Unboxing
Côté packaging, on reste sur du classique pour Razer. Une boite cartonnée aux tons sombres, accompagnés de quelques touches vertes fluo. La face avant présente le clavier et sa souris, alors que l’arrière reprend les principaux avantages du produit.
Une fois l’ensemble déballé, la liste des différents éléments est plutôt imposante. On retrouve :
- Un clavier sans-fil, avec tapis de souris rigide dépliable
- Une souris sans-fil
- Une station faisant office de station de charge et de dock
- Un adaptateur secteur USB
- Un câble d’alimentation USB
- Une batterie pour la souris sans-fil
- Un dongle USB pour la connexion sans-fil (2.4 Ghz ou Bluetooth)
- Un câble d’extension pour le dongle USB
- Un manuel d’utilisation
A première vue, l’ensemble apparait de qualité et rien ne semble manquer à l’appel, même si une pochette de transport n’aurait pas été de trop !
Design & Ergonomie
Dès la première prise en mains, la différence de taille entre ce Razer Turret et la concurrence saute clairement aux yeux. Ici, le constructeur californien fait clairement dans le minimalisme et présente un produit finalement bien plus simple et pratique à l’utilisation. Sans le moindre câble, l’ensemble se montre bien moins encombrant et contraignant.
A la fois plus fin, plus court et surtout bien plus léger que les lapboard de Roccat et Corsair, le modèle de Razer s’intègrera bien plus facilement au sein d’un séjour. Néanmoins, si l’ensemble se montre visuellement bien plus attractif, on verra un peu plus bas qu’il n’en est pas forcément de même en termes de confort et d’utilisation.
Le produit en lui-même se compose de deux éléments principaux : un clavier intégrant un tapis de souris rigide et magnétique, et une souris spécialement pensée pour ce revêtement. L’ensemble reprend les codes habituels de la marque, et l’on reconnait dès le premier coup d’œil la signature caractéristique des produits Razer.
Le clavier affiche une longueur d’environ 30 cm, une largeur de 12 cm et une épaisseur de 0.8 cm. A son extrémité droite, le tapis de souris rigide d’environ 20 cm pourra être déplié, conférant à l’appareil une longueur total de 50 cm.
Un peu plus dans les détails, le clavier intègre des touches à chiclets, similaires à celles que l’on retrouve sur la plupart des ordinateurs portables. La qualité de frappe se montre correcte, même si les joueurs les plus pointilleux s’orienteront plus naturellement vers les modèles à interrupteurs mécaniques proposés par la concurrence (Sova MK par exemple).
Concernant le layout, le clavier est pour le moment uniquement proposé en Qwerty mais présente par défaut une utilisation similaire à celle d’un modèle Azerty. En clair, si vous ne regardez pas les touches, cela ne devrait pas poser le moindre problème. Espace restreint oblige, le Turret fait l’impasse sur le pavé numérique mais l’on retrouve néanmoins des flèches directionnelles (au format assez particulier).
A notre grande surprise, les touches du clavier n’intègrent pas de rétroéclairage. Un véritable bémol à l’utilisation, surtout si vous avez l’habitude de jouer dans des environnements sombres, ou tout simplement de nuit. Un choix assez étrange de la part de Razer, pourtant pionner dans l’univers des périphériques RGB.
On arrive ensuite sur la partie droite du lapboard. Ici, une large zone magnétique permettra d’apporter un maintien supplémentaire à la souris livrée dans la boite du Razer Turret. Pour aller un peu plus loin, on aurait aimé pouvoir transformer cette zone en un véritable trackpad tactile. Peut-être sur une version 2 ?
A l’utilisation, la zone de déplacement n’est pas bien grande et il sera nécessaire d’ajuster le niveau de sensibilité de la souris en fonction de la résolution de votre écran (surtout si vous disposez d’une TV 4K dans votre salon).
Comme expliqué un peu plus haut, la zone de glisse est magnétique et permet d’éviter à la souris sans-fil de sans cesse se faire la malle. En pratique, l’accroche reste stable jusqu’à une inclinaison de 20 à 30°, ce qui se montre de manière générale suffisant pour maintenir le mulot sur son tapis.
La souris, on y vient justement. Terriblement compacte, elle rappelle les modèles transportables (Razer Orochi par exemple), généralement utilisés avec les ordinateurs portables. L’ergonomie de cette dernière est donc loin d’être exceptionnelle, et il faudra se contenter d’une prise en main Claw Grip. Les utilisateurs disposant de grandes paluches seront probablement les plus handicapés à l’utilisation.
La souris se veut également ambidextre, même si cela n’a finalement que très peu d’intérêt puisqu’il ne sera pas possible de venir positionner le tapis sur la gauche du clavier. Cela permet néanmoins à la souris de disposer de deux boutons additionnels sur chaque façade. Par défaut ceux de gauche permettront de naviguer d’une page à l’autre, alors que ceux de droite pourront ajuster la sensibilité du capteur à la volée.
Notez que cette souris est spécialement pensée pour être utilisée sur avec le Razer Turret, et qu’il sera déconseillé de venir y connecter une autre souris gamer sans-fil. En effet, le magnératisme du tapis pourra provoquer certaines interférences et coupures au niveau du tracking.
Une fois en position, le Turret offre un maintien correcte grâce à l’intégration d’une large zone de grip à son dos. Le confort reste néanmoins assez sommaire face aux modèles Corsair Lapdog (129€ sur Amazon) et Roccat Sova, qui intègrent tous les deux de véritables coussinets. Le modèle de Razer montre également ses limites lors des utilisations prolongées. Le clavier n’étant pas forcément centré, l’utilisation demande une certaine gymnastique pouvant rapidement provoquer une fatigue au niveau des épaules et des poignets.
Installation et connexion sans-fil
Le Razer Turret peut uniquement être utilisé de manière sans-fil. La connexion peut néanmoins s’effectuer de deux manières, soit directement via Bluetooth si votre ordinateur dispose d’un transmetteur intégré, soit via une connexion 2.4 Ghz établie via un dongle USB proposé dans la boite.
Dans les deux cas, la connexion s’effectue en une poignée de secondes et offre une excellente réactivité, sans la moindre latence visible. La portée est également très correcte, et il est possible d’utiliser le Turret jusqu’à une dizaine de mètres de son émetteur. De plus, une rallonge peut être utilisée pour positionner de façon optimale le dongle USB (de préférence face au clavier).
Lorsque le clavier et la souris ne sont pas utilisés, une station d’accueil permet de venir les ranger de façon compacte tout en les rechargeant. Notez néanmoins que l’ensemble bénéficie d’une belle autonomie, avec environ 40 heures par charge. En clair, si vous prenez l’habitude de placer le produit dans son dock après chaque utilisation, vous ne devriez jamais tomber en panne de batterie.
Afin de préserver un peu plus l’autonomie du clavier, celui-ci pourra également se placer automatiquement en veille après une période d’inactivité prolongée. Cette bonne gestion de l’autonomie conforte un peu plus notre regret vis-à-vis de l’absence d’un rétroéclairage au niveau des touches.
Fonctionnalités supplémentaires
Comme pour la plupart des périphériques de la marque, le Turret est compatible avec le logiciel Razer Synapse. Depuis celui-ci, on pourra créer différents profils afin de bénéficier de configurations personnalisées en fonction de ses jeux et ses applications.
Pour chaque profil, il est possible de modifier les actions de toutes les touches du clavier. Un bon point, qui permettra de bénéficier de nombreuses actions supplémentaires, en venant par exemple modifier le mapping des touches F1 à F12.
Il est également possible d’ajuster les boutons de la souris ainsi que ses différents niveaux de sensibilité. La plage varie entre 200 et 3500 DPI, ce qui devrait suffire à la majorité des joueurs, même sur un écran 4K.
Performances
Si le Razer Turret permet de bénéficier d’une belle expérience sur de nombreux jeux, l’ensemble ne s’adapte néanmoins pas à tous les titres. De par ses choix ergonomiques mais également ses touches à chiclets, le clavier montrera rapidement ses limites sur les jeux les plus nerveux. On pense évidemment aux FPS, où il sera difficile d’obtenir une position réellement adaptée à la performance. La surface dédiée aux déplacements de la souris est également trop compacte pour assurer des déplacements rapides et précis. Malgré le magnétisme, il n’est d’ailleurs pas rare de faire tomber celle-ci en la déplaçant hors du tapis.
Evidemment, dans une utilisation plus casual, le lapboard sans-fil proposé par Razer pourra se montrer amplement suffisant. Tout le monde ne recherche pas forcément la performance, et il est clairement agréable de pouvoir se faire quelques petites parties d’Overwatch, bien installé dans son canapé.
C’est sur les jeux moins rythmés que le produit brillera le plus. Testé sur le dernier Tomb Raider ou encore The Witcher 3, c’est un véritable plaisir de jouer sans le moindre fil, dans un environnement souvent bien plus plaisant qu’une chambre ou un bureau. Le clavier et la souris se montrent réactifs, et l’expérience générale est finalement assez plaisante. Idem pour des jeux tels que Hearthstone, où l’on prendra un réel plaisir à enchaîner les parties, les jambes allongées sur sa table basse.
Le Turret se montrera également à son avantage sur une utilisation plus orientée bureautique, où l’on pourra surfer de manière fluide et intuitive sur ses sites favoris.
Conclusion
Difficile de trouver le lapboard idéal pour jouer dans les meilleures conditions possibles depuis son séjour. D’un côté, les modèles de Roccat et Corsair se montrent performants mais peu pratiques (imposants, filaires…), et de l’autre le Razer Turret apporte une utilisation bien plus intuitive mais néanmoins limitée en termes de performances.
La présence d’une connexion sans-fil, que ce soit au niveau du clavier ou de la souris, apporte un réel avantage par rapport à ses concurrents. Pour autant, et bien que l’ensemble reste convaincant, de nombreux points d’améliorations peuvent encore être apportés à l’ensemble.
En optant pour une ergonomie peut être moins compacte mais plus confortable, et en ajoutant un clavier s’adaptant plus à une utilisation gaming, le Razer Turret aurait clairement tout à gagner. Pour l’heure, il conviendra aux utilisateurs recherchant un produit réellement spécifique, et ayant surtout un budget conséquent à y attribuer. Avec un tarif avoisinant les 200€, le modèle n’est encore une fois clairement pas à la portée de toutes les bourses.