Test Razer Raiju
La PS4 et l’Xbox One disposent chacune de leur propre manette par défaut, et dans la grande majorité des cas les utilisateurs en sont largement satisfaits. Fonctionnant sans-fil, elles offrent à la fois un confort et une réactivité suffisante à la plupart des joueurs. Pour autant, dans un monde où la compétition s’intensifie de plus en plus, les moindres détails peuvent aujourd’hui faire la différence.
Pour les joueurs les plus exigeants adeptes de la console de Microsift, on retrouvait déjà depuis quelques temps la manette Xbox One Elite, mais aussi des modèles tiers comme la Razer Wildcat. C’est aujourd’hui au tour de la PS4 de se lancer dans le monde des manettes « pros » via l’aide de deux acteurs respectés dans le monde des périphériques gaming : Nacon et Razer.
C’est sur le modèle du second que l’on porte aujourd’hui notre attention, avec la sortie toute récente de la Razer Raiju. Il s’agit d’un contrôleur officiellement sous licence PlayStation, spécialement conçu pour répondre aux attentes des « athlètes » de l’eSport. Au programme, on retrouve des lignes qui ne sont pas sans rappeler le modèle dédié à la Xbox One avec l’ajout de 4 boutons supplémentaires (2 bumpers et 2 gâchettes), des boutons à interrupteurs mécaniques, un panneau de gestion des options sonores et des profils ou encore des zones de grip améliorant l’adhérence.
Fonctionnant uniquement en filaire et proposée à un tarif constructeur de 169€, peut-elle réellement s’imposer face à l’humble DualShock 4 ? C’est ce que nous avons tenté de découvrir après une quinzaine de jours à ses côtés.
Unboxing
Avec un prix aussi élevé, on est clairement en droit de s’attendre à un packaging soigné de la part de Razer. Bon point, le constructeur ne déçoit pas de ce côté-là et la Raiju est présentée dans un packaging cartonné particulièrement réussi. Entièrement aux couleurs de la dernière console de Sony, il présente sur sa face avant une large photo de la manette et sur sa face arrière ses principaux points clés.
A l’intérieur, le contrôleur est déjà placé dans son bel étui de protection zippé. Rigide, il permet de déplacer en toute sécurité sa manette et intègre un petit filet afin de venir positionner son câble amovible. On retrouve également un petit tournevis qui permettra de placer ou retirer les gâchettes arrières, ainsi que la paperasse habituelle de Razer : manuel d’utilisation, petite lettre du président de la marque et autocollants. L’ensemble respire à première vue la qualité, rien à redire de ce côté-là.
Design & Ergonomie
Au premier coup d’oeil, la Razer Raiju ressemble bien plus à une manette Xbox One qu’au modèle DualShock 4 de la console de Sony. Clairement plus imposante, on verra cependant dans la suite de notre présentation que cette dernière n’en reste pas moins très confortable, même sur les longues sessions de gaming.
Plus large et massive que la DS4, la Raiju présente une ergonomie plutôt anguleuse, notamment via l’ajout d’un panneau de configuration positionné sous les sticks. Ce dernier n’est d’ailleurs pas sans rappeler l’adaptateur qu’il est souvent nécessaire d’ajouter sur la manette Xbox One afin de pouvoir contrôler efficacement son casque ou son microphone. Ces différences par rapport à la manette de base de la PS4 impactent évidemment le poids du modèle « Pro » de Razer, grimpant aux alentours des 360 g (contre 210 g pour la DS4).
Du côté de la construction, la manette répond aux standards de chez Razer. Les finitions sont toutes très propres et les plastiques apparaissent à première vue assez solides pour tenir sur la longueur. Les différentes marques d’assemblage sont toutes cachées, et l’ensemble se montre visuellement très convaincant. Les petites touches bleutées au niveau de grip rappellent évidemment qu’il s’agit d’un modèle destiné à la PS4, à l’opposé des zones vertes présentent sur le modèle Wildcat.
Place maintenant aux détails de cette Razer Raiju, en commençant par sa face avant. Première différence par rapport à la manette PS4, le D-Pad. Sur la DualShock 4, le D-Pad est construit à partir d’une seule et unique pièce de plastique divisée à l’aide du châssis de la manette. De part cette construction, lorsque l’on appuie par exemple sur la flèche du bas, celle du haut se relève proportionnellement. En pratique, ce choix facilite l’accès aux diagonales et il est donc possible de se diriger vers 8 directions différentes. C’est notamment un avantage sur les jeux de combat où ces mouvements sont souvent utilisés.
Sur la Razer Raiju, les D-Pad est construit à partir de 4 boutons différents et donc désolidarisés. En pratique, on obtient une précision supérieure à celle du D-Pad de la DS4, mais il devient alors impossible de réellement l’utiliser pour ses déplacements. En clair, il faudra plutôt considérer ici le D-Pad comme 4 boutons plutôt que des « flèches directionnelles ». En fonction des jeux auxquels vous jouez, ce dernier pourra donc se montrer plus ou moins efficace. Sur les FPS, c’est selon nous un avantage et l’on est alors toujours certain de l’action effectuée (choix d’une arme par exemple), les boutons étant bien séparés.
On passe maintenant sur les joysticks de cette Razer Raiju et ces derniers diffèrent là-encore de ceux que l’on retrouve par défaut sur la DualShock 4. Sur le modèle de Razer, les sticks sont en effets légèrement plus imposants et disposent d’une forme un peu plus concave. La prise en main est alors améliorée, d’autant plus qu’un grip amovible permet d’optimiser l’adhérence lors de l’utilisation. La différence est minime, mais les sticks de la Raiju nous paraissent également plus sensibles.
On arrive ensuite sur les 4 boutons principaux de la manette PS4 eSport de Razer. Si le positionnement reste évidemment identique, on notera l’intégration d’interrupteurs mécaniques sur ce modèle dédié à la performance. L’activation des différentes actions se montre alors bien plus réactive, rappelant le passage d’un clavier à membrane à un clavier mécanique.
Enfin, pour terminer sur la face avant de la manette, on notera la présence d’un panneau de configuration composé de 4 boutons positionné sous les deux joysticks. Depuis de dernier, on pourra basculer entre ses différents profils, ajuster le volume sonore de son casque ou encore couper son microphone. On reviendra en détails sur ces différentes fonctionnalités un peu plus bas.
On passe maintenant sur la partie supérieure de cette nouvelle manette PS4, et là-encore pas mal de choses à raconter ! On retrouve tout d’abord deux bumpers R1 et L1 disposant d’une longueur un peu supérieure à ceux de la DS4. L’activation en elle-même est un peu plus courte et plutôt agréable.
Viennent ensuite les gâchettes R2/L2 qui ont la particularité de pouvoir être ajustées selon les préférences de chaque utilisateur. En clair, on pourra choisir entre une course longue comme sur la manette classique, ou une course beaucoup plus courte et sensible via un système mécanique. Pour se faire, il suffira de déplacer une sorte de bouton positionné derrière ces dernières. Il est également possible de rendre ces gâchettes encore plus réactives via un mode « Ultra-Sensible » sur lequel on reviendra plus bas.
En pratique, le fait de pouvoir faire varier la course de ces gâchettes est un vrai avantage selon les jeux. Pour les jeux de courses, on gardera une activation souple afin de pouvoir facilement gérer l’accélérateur et le frein, alors que sur les shooters une activation courte permettra d’être plus rapide et précis sur ses tirs.
Enfin, viennent s’ajouter deux bumpers nommés M1 et M2. Pas forcément très faciles d’accès, on pourra venir paramétrer les actions de son choix à ses deux boutons supplémentaires. On retrouve également un port micro-USB qui sera utilisé pour venir connecter la Razer Raiju à sa PS4. Notez bien que la manette est uniquement utilisable en filaire, afin de réduire au maximum la latence entre vos actions et la prise en charge de ces dernières. C’est d’ailleurs une spécificité que l’on retrouve sur les nouvelles DualShock 4 proposées sur les récentes PS4 Slim et PS4 Pro.
A l’arrière de la manette, on retrouve la plus grosse différence entre la Raiju et la DualShock 4 avec la présence de deux gâchettes supplémentaires. On pourra venir « remaper » le bouton de son choix sur ces gâchettes et il faut avouer que c’est bien utile en pratique. Cela permet notamment d’affecter les commandes originellement prévues sur les boutons R3 et L3 afin de les activer sans forcément devoir appuyer sur ses joysticks et ainsi perdre en précision. C’est également très efficace pour toujours garder ses doigts sur les sticks tout en bénéficiant d’actions qui pourraient à la base être affectées sur les 4 boutons principaux ou au D-Pad.
Si vous n’avez pas forcément besoin d’utiliser ces deux gâchettes supplémentaires sur la Raiju, il est possible de les retirer facilement à l’aide du tournevis fourni dans la boite. Notez cependant qu’il reste possible d’activer ces boutons M3 et M4 même lorsque les gâchettes sont retirées.
Pour terminer avec la présentation du design et de l’ergonomie de la Razer Raiju, on notera la présence de deux zones de grip à l’arrière des manches de la manette. Ils permettent d’obtenir une meilleure adhérence, notamment lorsque l’on commence à transpirer sur les longues sessions de jeu. A la différence du modèle destinée à la Xbox One, ces zones sont directement appliquées sur la manette et il n’est pas nécessaire de le faire soi-même.
Malgré sa taille plus imposante que la manette PS4 classique, la prise en mains de la Raiju se réalise de manière très intuitive. Si vous avez déjà eu l’occasion de jouer sur Xbox, vous devriez pouvoir encore plus rapidement retrouver vos marques. Le poids ne gêne en rien son utilisation, et dans l’ensemble la manette est un modèle en termes de confort.
Fonctionnalités et configuration des boutons
La Razer Raiju étant conçue pour être utilisée sur PS4, elle ne dispose pas d’un logiciel permettant de directement modifier sa configuration. Néanmoins, il est possible d’ajuster chacun de ses boutons supplémentaires directement via la manette, et ce de façon relativement intuitive.
La manette offre la possibilité de mettre en place trois profils différents afin d’affecter des mappings personnalisés en fonction des jeux auxquels vous jouez. La gestion de ses trois profils s’effectue via le second bouton du panneau de configuration (sous les joysticks). En appuyant sur celui-ci, on pourra basculer du profil par défaut vers les profils 1 et 2. Deux diodes lumineuses positionnées au centre de la Raiju permettent de vérifier le profil utilisé, et l’on pourra à tout moment revenir vers le profil par défaut en maintenant le bouton de gestion durant 3 secondes.
En optant pour l’un des deux profils personnalisables, on pourra ensuite configurer les actions affectées aux 4 boutons additionnels de la Razer Raiju. La configuration se réalise en quelques secondes via les étapes suivantes :
- Maintenir le bouton de configuration durant 3 secondes (le 1er sur le panneau de configuration). La diode de profil se met alors à clignoter.
- Maintenir l’un des 4 boutons à reconfigurer
- Activer le bouton de base à attribuer au bouton ou à la gâchette maintenue
- Relâcher et attendre la vibration de la manette confirmant la mise en place du mapping
Viennent ensuite les boutons dédiés aux contrôles sonores. Un premier bouton plutôt explicite permet d’activer ou de désactiver le micro de son casque directement depuis la manette. Le quatrième et dernier bouton pourra de son côté être utilisé pour gérer le volume sonore. On augmente le volume en appuyant dessus, et l’on pourra par la suite l’ajuster un peu plus précisément en le maintenant tout en actionnant les flèches haut et bas du D-Pad.
Dernier point concernant les fonctionnalités de la Razer Raiju, la présence d’un mode « Ultra-Sensible ». Il permet de légèrement modifier la sensibilité des gâchettes L2/R2 en plus de la diminution de course effectuée mécaniquement. Pour activer ce mode, on retournera en mode « Configuration » via une pression de quelques secondes sur le premier bouton du panneau, puis il suffira de maintenir la ou les gâchettes à modifier en appuyant simultanément sur le bouton X. Pour désactiver l’option, on réalisera la même procédure mais avec le bouton O à la fin. Comme lors du mapping des boutons, une vibration de la manette confirme la validation.
Terminons ce chapitre avec un point plutôt négatif concernant cette manette : le bouton PS ne permet pas d’allumer sa console à distance ! Ce n’est certes pas la fin du monde, mais l’on a bien du mal à comprendre ce choix de la part de Razer.
Utilisation pratique et performances
Avec une ergonomie remaniée et des fonctionnalités repensées, reste maintenant à vérifier si cette nouvelle Razer Raiju peut réellement faire pencher la balance en sa faveur face à la classique et tant aimée DualShock 4.
Après de nombreuses heures la manette entre les mains et les yeux rivés sur de nombreux titres PS4, la réponse n’est finalement pas si évidente. En pratique, les modifications apportées par la Raiju pourront en effet s’avérer plus que concluantes sur certains jeux, et beaucoup moins évidentes sur d’autres. Explications.
Le premier point à prendre concernant les performances de la manette concerne le D-Pad (ou les Pad Directionnel si vous préférez). Comme expliqué un peu plus haut, le fait que celui-ci soit construit à l’aide de 4 boutons séparés pourra surprendre certains joueurs, et notamment les amateurs de jeux de combats. Pour ces derniers, la Raiju n’apporte clairement pas un avantage sur la concurrence, puisqu’il devient bien plus compliqué de mettre en place ses coups spéciaux. Pour les autres jeux cependant, ce D-Pad trouve tout son intérêt en offrant une bien meilleure précision et permet de plus facilement naviguer dans les menus ou passer d’une arme à une autre. Les amateurs du récent FPS et TPS devraient apprécier !
Du côté des boutons, la présence d’interrupteurs mécaniques apporte une excellente expérience en pratique et permet de gagner en réactivité et précision. Le retour tactile des boutons confirme l’activation de chaque action et apporte en règle générale un bien meilleur ressenti que sur la manette d’origine de la PS4. Dans l’esprit, cela n’est pas sans rappeler la différence entre claviers à membrane et clavier mécaniques.
Viennent ensuite les boutons supplémentaires, et ce sont finalement ces derniers qui pourront apporter une réelle différence en termes de gameplay lors de l’utilisation de la Razer Raiju. Le fait de pouvoir affecter certaines actions aux gâchettes arrières (M3/M4) ou aux deux bumpers additionnels (M1/M2) offre un nouveau visage à l’expérience procurée par un pad PS4.
En pratique, la manette permet de garder en permanence ses pouces sur les deux joysticks, afin de pouvoir toujours gérer sa visée et ses déplacements mêmes durant les phases les plus critiques. C’est surtout les joueurs de shooters qui seront les plus susceptibles d’apprécier cet atout, puisque l’on pourra par exemple affecter des changements d’armes aux nouveaux bumpers plutôt qu’aux touches directionnelles. De la même façon, une action secondaire autrefois affectée au bouton R3 pourra maintenant être bien plus facilement exécutée via une des deux gâchettes arrières.
Dans l’idée, la Razer Raiju se montre donc principalement utile pour les adeptes de FPS. En soit, ce n’est pas vraiment une surprise, puisque la manette cherche à s’imposer dans le milieu de l’eSport, et quoi de mieux que des titres tels que Call of Duty, BattleField 1 ou Overwatch pour réussir ce pari ?
La manette ne perd pas pour autant tout son intérêt sur les autres jeux, mais disons que ses avantages sont clairement moins perceptibles face à la manette standard de la PS4. Testée sur le récent Final Fantasy XV, on pourra par exemple utiliser les boutons supplémentaires afin de plus facilement basculer d’une arme à l’autre sans lâcher le joystick gauche. De la même façon, lors de nos essais sur la démo de Nier:Automata, on pourra plus facilement accéder à ses objets en plein combat. Est-ce réellement suffisant pour mettre la main au portefeuille ? Pas vraiment selon nous.
S’il avait été possible de réaliser des combinaisons de boutons via une seule activation de gâchette (des macros en quelques sortes), la Razer Raiju aurait cependant pu offrir un énorme intérêt pour les joueurs ne passant pas forcément la majeure partie de leur temps sur des FPS. Dommage !
L’autre point à prendre en considération avant de se jeter sur la manette de Razer, c’est évidemment sa connectivité. A la différence de la DualShock 4, la Raiju est en effet uniquement utilisable en mode filaire. Un sacrifice nécessaire si l’on souhaite bénéficier d’une latence la plus faible possible. Là-encore, les joueurs les plus acharnés et pointilleux devraient apprécier, mais les autres pourront regretter un manque de confort et de liberté face aux modèles sans-fil.
Précisions également qu’à l’heure où nous écrivons ces lignes (fin décembre 2016), la Razer Raiju ne propose pas de compatibilité complète sur PC/Mac. En effet, durant nos différents essais, si la manette est effectivement reconnue par Steam par exemple, elle ne semble pas fonctionner ensuite dans les jeux. On imagine cependant qu’avec un brin de bidouille cela devrait rapidement pouvoir changer afin de profiter des fonctionnalités avancées de la manette sur sa bibliothèque de jeux PC.
Présentation vidéo
Conclusion
Si Sony et Razer se sont associés pour proposer une manette répondant aux attentes des joueurs professionnels et autres adeptes d’eSports, c’était principalement pour combler certains besoins mis en avant par les afficionados de FPS et TPS.
Pour ceux-là, cette nouvelle Razer Raiju répond de manière plus que convaincante grâce à une ergonomie totalement remaniée et des performances supérieures à celles proposées par la DualShock 4. Des boutons à interrupteurs mécaniques aux gâchettes et bumpers additionnelles, la Raiju apporte un réel avantage pour les joueurs à la recherche des meilleures performances possibles sur les shooters de dernière génération.
Néanmoins, avec un tarif avoisinant les 179€, cette manette n’est clairement pas à mettre en les mains de tous. De par ses choix assez spécifiques, la Raiju n’apporte pas toujours de véritables plus sur certains jeux (action, aventure, sport) et mêmes certains bémols pour les jeux de combats. L’absence d’un mode sans-fil pourra également refroidir plus d’un utilisateur !
Dans l’idée, la manette se positionne plus comme un produit complémentaire à la DualShock 4, qui restera probablement plus pratique pour une utilisation classique. Dès lors qu’un FPS tourne sur votre PS4, la Razer Raiju pourra ensuite prendre la relève de la plus belle des façons.
Bonjour, j’aurais voulu savoir si par exemple sur le jeu call of duty infinity warfare une arme de rafale de trois coup et grace a cette manette si l’arme de trois coup peut tiré automatiquement?
cordialement.
Est ce que vous pensez qu’ elle sera compatible avec la ps5