Test Mad Catz Strike 7
Comme un composant essentiel de chaque ordinateur de bureau et ordinateur portable, un clavier n’est généralement pas l’élément le plus signifiant de votre configuration. La plupart des claviers sont simples : s’ils permettent de rentrer du texte, ils font au moins quelque chose de bien.
Les claviers gamers eux ont tendance à être un peu plus complexes, vantant des fonctionnalités supplémentaires conçues pour donner au joueur une longueur d’avance lors de son gameplay. Le clavier S.T.R.I.K.E. 7 de Mad Catz espère faire exactement cela fournissant un écran tactile, une poignée de composants détachables, des touches alternatives de remplacement et une suite logicielle permettant de mobiliser l’ensemble.
Avec beaucoup plus de fonctionnalités et de gadgets qu’un clavier classique, il a certainement attiré notre attention. Est-il suffisamment unique pour justifier son tarif avoisinant les 300€ ? Lisez la suite pour le découvrir.
Look et ergonomie
En général, les claviers sont assez prévisibles: 26 lettres situées entre une poignée de touches de ponctuation, des boutons essentiels et un pavé numérique occasionnel.
Le matériel est généralement complété par un cadre rectangulaire terne, un repose-poignet fragile et la représentation de la marque rétro-éclairée. Vous nous suivez jusque là? Eh bien, le S.T.R.I.K.E. 7 conserve les touches nécessaires, bien sûr, mais joue, s’amuse et perturbe très rapidement cette conception habituelle en blocs : celui-ci est modulable et offre un style des plus agressifs, voir futuriste.
Ce n’est pas la première fois que nous avons vu un tel style « industriel » de la part de Catz, et ainsi le S.T.R.I.K.E. 7 emprunte ces lignes bien nettes, ces surfaces mates et ce châssis métallique de la gamme de souris R.A.T de la compagnie.
Ce clavier singe également l’habitude de RAT7 en termes de transformations, proposant notamment :
- 3 repose-paumes amovibles (dont un accueille une molette de défilement horizontale et un bouton de personnalisation, que l’on appellera repose-paume actif du fait de cet équipement)
- Une « bande de fonction » spéciale comportant 4 boutons ou bascules programmables de macro
- Un clavier détachable qui permet d’isoler l’unité comportant le pavé numérique, les flèches et les boutons de navigation du clavier principal.
Afin de maintenir cette collection hétéroclite de composants ensemble on retrouve un écran tactile hub surnommé « V.E.N.O.M » qui comporte 2 prises USB, une poignée d’applications de productivité et jusqu’à 36 macros programmables (plus à ce sujet plus tard).
Celui-ci peut être aussi détaché ; bien que le clavier ne puisse pas fonctionner sans lui, et cette console peut être déplacée exclusivement au niveau du pavé numérique flottant, coupant ainsi l’alphabet standard pour les joueurs qui voudraient un clavier plus compact. La section AZERTY du clavier peut également se débarrasser de la section comportant le pavé numérique et le reste, et conserve tout de même toujours leurs fonctionnalités par l’utilisation de raccourcis clavier Fn.
Les repose-paumes du périphérique sont en fait des languettes en plastique simples. Une fois verrouillés à leur emplacement, on ressent que c’est solide, mais le fait d’installer ou de retirer ceux-ci semble risqué ; une attache de plastique cassée pourrait rendre ce repose-paume confortable totalement inutile.
Heureusement rien ne casse, mais encore une fois nous avons été excessivement prudents. Heureusement le reste de la configuration ne se ressent pas aussi fragile: le reste des pièces du S.T.R.I.K.E. 7 s’accrochent grâce a des fixations métalliques solides. Des câbles mini-USB rouges et noirs permettent de relier les composants actifs à la console VENOM, qui elle contrôle la sortie des câbles du périphérique vers l’ordinateur. Les touches WASD noires et les touches de flèches peuvent être échangées contre deux autres sets alternatifs, qui eux assurent une indentation de la lumière ou des accents rouge vif.
Malgré ses composants amovibles, son île détachable et son écran tactile de fantaisie, le S.T.R.I.K.E. 7 est d’abord et avant tout un clavier. Toute la connectique mise de côté, il est nécessaire que les touches standards du périphérique doivent assurer leur fonction et ce, de manière appropriée.
Cela semble plus compliqué qu’il n’y paraît, et les préférences en termes de clavier dans la communauté des gamers sont vastes et c’est là que la communauté se divise. Cela étant dit, il y a donc ainsi plusieurs facteurs à considérer lors du choix d’un dispositif gamer, mais les factions de base se divisent grosso modo entre deux grandes catégories: ceux pour les claviers à membrane contre ceux pour les claviers mécaniques. Le S.T.R.I.K.E. 7 tombe dans l’ancien camp, mais tente d’apaiser ce dernier en faisant correspondre une force d’activation utilisant des interrupteurs mécaniques Cherry MX Blue tout en essayant d’imiter la sensation offerte par des interrupteurs MX Brown.
A l’utilisation
Le résultat final est clavier à l’utilisation douce qui répond à un toucher raisonnablement léger. Les bulles de la membrane supportant les capuchons des touches sont assez élastiques et parviennent à ne pas se faire ressentir trop épaisses et spongieuses comme certains claviers moins chers.
Les touches offrent une faible valeur de déplacement pour l’enregistrement d’une touche, mais pas suffisamment non plus rendant ainsi les actions rapides de double-frappe difficiles. Les gamers chronométrant leurs actions par minute seront heureux d’apprendre que les touches peuvent supporter jusqu’à sept entrées simultanées.
Ceci est tout à fait également approprié pour le typage normal, celui-ci étant devenu le clavier de cet éditeur depuis près d’un mois. Les irréductibles du clavier mécanique peuvent manquer cette sensation tactile un peu dure à laquelle ils sont habitués, mais la plupart des joueurs ne seront pas déçus, le S.T.R.I.K.E. 7 est un exemple concret de ce qu’un clavier à membrane peut faire de mieux.
Ecran tactile et logiciel
Nous avons mentionné la console «V.E.N.O.M. » plus tôt, en fait le cerveau du clavier, mais également écran tactile et hub USB du clavier. Pratiquement chaque pièce du Mad Catz S.T.R.I.K.E. 7 serpente vers ce centre de contrôle tactile, ce qui en fait un élément essentiel de cette installation. L’unité ressemble quelque peu à un dispositif d’un film de science-fiction des années 90, avec des leviers hors du corps et des boutons pour contrôler l’audio du PC, permettre la bascule entre les profils programmables et revenir à l’écran d’accueil.
Douze onglets sont répartis à travers le petit écran de la console VENOM, deux pour le contrôle du volume et des médias, un trio d’applications pour la gestion du temps (une horloge, un chronomètre et une page avec trois comptes à rebours), un onglet pour désactiver la touche Windows du clavier , une page de contrôle du rétro éclairage, un journal, un menu TeamSpeak, un lanceur d’application et un écran macro.
Il devient rapidement évident que seule une poignée de ces canaux obtiendra une grande utilité. Les latences de l’écran tactile, par exemple, font que faire confiance au chronomètre et aux utilitaires de temps est difficile, tandis que l’application de mémo permet seulement d’enregistrer les notes de l’utilisateur localement sur l’appareil, n’offrant actuellement aucun moyen d’exporter ces données vers le PC. Cependant les commandes de volume et des médias à l’écran s’en sortent mieux, celles-ci permettent aux utilisateurs de voir et d’ajuster les niveaux pour les microphones, les navigateurs Web et les options générales de volume directement sur le clavier lui-même.
L’écran fonctionne assez bien lorsqu’il est correctement calibré, mais le V.E.N.O.M. est reste une expérience tactile unique et lente et n’est pas aussi sensible et réactif que nous aurions aimé l’avoir.
Le hub ajoute également un peu de style élégant, permettant aux utilisateurs de personnaliser le rétro-éclairage du clavier avec 16 millions de nuances colorées. Le menu de macros du V.E.N.O.M. se distingue comme étant sa meilleure partie grâce à son accent mis, comme pour son matériel hôte, sur la personnalisation.
La console V.E.N.O.M. combinée avec le logiciel accompagnant le S.T.R.I.K.E. 7, l’application du V.E.N.O.M. concernant les macros propose 36 onglets sur l’écran tactile à travers trois profils personnalisables. Chaque macro peut jouer des touches de retour retardées et chronométrées, les actions limitées de la souris et peut être personnalisée avec une icône personnalisée. L’utilité est limitée uniquement par le temps et l’effort qu’un utilisateur voudra y passer.
Malheureusement, la compression de commandes complexes dans une macro n’est pas facile. Mad Catz tente d’atténuer l’effort avec son éditeur de profil standard, mais la myriade de sous-menus du S.T.R.I.K.E. 7, l’éditeur d’icones et les modes programmables submergent le logiciel.
En associant le pavé numérique détachable du S.T.R.I.K.E. 7 avec l’unité de contrôle V.E.N.O.M., la bande fonction à quatre touches et le repose-paume actif (celui comportant la molette), les utilisateurs peuvent ainsi construire une unité de contrôle indépendante pour la main gauche qui AURAIT alors agi comme un substitut à la configuration standard WASD de jeu ; MAIS, le seul problème étant que les touches fléchées ne peuvent pas être reprogrammées pour représenter leurs homologues alphabétiques.
Les touches C1-C5 environnantes, d’autre part, peuvent facilement être modifiées pour représenter les touches WASD adjacentes, de même que les touches sur la barre latérale (ou bande de fonction) et le repose-paume actif (celui avec la molette). Cette configuration matérielle est tellement évidente que l’absence de soutien de logiciel est presque choquante. Des joueurs tenaces pourraient bien sûr outrepasser ce problème en reprogrammant manuellement et directement les contrôles dans le jeu lui-meme afin d’utiliser les touches fléchées, mais l’exclusion d’une solution simple de logiciel de la part de Mad Catz nous déroute.
Face à la concurrence
S’il sera probablement difficile de trouver des produits proposant autant de modifcations que le Mad Catz Strike 7, il reste cependant des alternatives. Le clavier Razer DeathStalker Ultimate est une alternative intéressante à l’unité de commande V.E.N.O.M., offrant un écran tactile convivial, une interface robuste et 10 touches macro, chacun arborant son propre affichage LED intégré. Il propose également une solution de logiciel plus évoluée, permettant aux joueurs de réaffecter n’importe quelle touche du clavier pour n’importe quelle fonction de votre choix.
Mad Catz propose également un clavier S.T.R.I.K.E. 5 disponibl, plus abordable, qui est presque identique au S.T.R.I.K.E. 7, sauf qu’il manque l’écran tactile. Le module de commande « EYE » qui le remplace offre une minuterie intégrée, des boutons de médias, trois modes de jeu et neuf touches physiques macro et il pourrait être juste le bon compromis pour les joueurs qui n’ont pas besoin d’un soutien tactile sur chaque dispositif technologique présent dans leur maison.
Conclusion
Les gamers hardcores connaissent le prix à payer : acheter un appareil premium peut coûter une somme bien rondelette, et le Mad Catz S.T.R.I.K.E. 7 ne fait pas exception. Si vous être courtisé par son châssis en métal copieux et son écran tactile fantasque, votre portefeuille sera allégé d’environ 300€ pour l’occasion.
Ceci est une somme conséquence, et même pour un clavier gamer haut de gamme, il est difficile de dire si cela en vaut vraiment la peine. Bien sûr, le Strike 7 bénéficie d’une excellente qualité de construction, des modules détachables fantaisistes et des touches à membrane qui sont parmi les meilleurs actionneurs non mécaniques que nous avons pu utiliser, mais le hub et l’écran tactile à son état actuel ne valent à notre avis pas la somme demandée.
Malgré une petite poignée d’applications utiles, un lanceur de programme et les paramètres macro configurables, nous avons trouvé l’expérience de fonction tactile du V.E.N.O.M. comme étant juste un peu trop maladroite et lente à travailler dans notre routine de jeu. Sauf si vous avez une affinité particulière pour basculer facilement entre les onglets du menu macro de l’écran tactile, consultez de préférence le S.T.R.I.K.E. 5 , celui-ci a toutes les meilleures caractéristiques du S.T.R.I.K.E. 7 et un tarif plus abordable.