Roccat Isku

Test Roccat Isku

Nous trouvons que la plupart des claviers gamers ne réussissent pas à gérer convenablement un équilibre sérieux entre les fonctionnalités offertes et les aspects purement optionnels ; en effet soit le clavier est trop « léger » en termes de caractéristiques fondamentales  mais vraiment lourd sur l’aspect bling-bling, soit c’est le contraire. Avec l’Isku, Roccat frappe un grand coup avec une balance parfaite des deux.

Design et caractéristiques

L’Isku est le genre de clavier dont les angles et les contours crient haut et fort : « Je suis un gamer et fier de l’être ! » avant même de l’avoir connecté. C’est un clavier tout noir avec 2 textures vraiment différentes sur la coque en plastique. Les bords extérieurs et les repose-poignets sont faits d’un plastique texturé rugueux pendant que l’enveloppe entourant toutes les touches est faite d’un plastique avec un rendu lisse, style piano noir.

Nous avons aimé la portion faite de la texture noire rugueuse, celle-ci fournissant juste assez de grip pour éviter aux poignets de ne glisser. En revanche pour ce qui est de la zone style piano, celle-ci est un choix un peu moins bien inspiré, ou intelligent. Lorsque vous sortez le clavier de son emballage, cela semble vraiment sympathique mais n’importe quel type de produit aussi utilisé qu’un clavier ne devrait avoir un matériel aussi brillant. En effet, cette portion brillante fut recouverte de traces de doigts seulement quelques minutes après que nous ayons commencé notre test. Si vous êtes soucieux de l’apparence visuelle de votre bureau, vous aurez définitivement besoin d’un tissu spécial pour le nettoyer.

Fort heureusement, les touches elles-mêmes ne sont pas brillantes. Cela est une bonne idée, le contraire obligerait à une charge de travail importante: en effet l’Isku possède bien plus de touches que la plupart des claviers. En addition la centaine de touches standards qui constituent un clavier standard complet, l’Isku possède tout un lot de touches multimédias, macros et touches de profils. Celui-ci possède 8 touches multimédia, 5 touches de macro et 3 touches de profil ; les 16 étant reprogrammables (nous y reviendrons plus tard).

Les touches multimédia sont centrées au niveau du haut du clavier. De ces 8 touches multimédia, 3 permettent le contrôle  du volume (augmentation / réduction / mute), 3 sont pour le contrôle de lecture d’un fichier (avancer / reculer / pause) et les 2 dernières sont des raccourcis pour le lancement rapide de votre navigateur internet par défaut et Windows Explorer. Hélas, l’angle auquel ces touches particulières sont positionnées rend leur lecture difficile quand vous êtes assis en face de votre clavier. A rajouter à cela que ces touches appartiennent au peu de touches du clavier qui ne soient pas rétro éclairées, signifiant ainsi que vous risquez de les utiliser bien moins souvent que ce qu’elles devraient ou que vous devrez mémoriser l’ordre dans lequel elles se trouvent.

A la gauche de cette ligne de touches multimédias se trouve un bouton que vous pouvez utiliser pour enregistrer des macros à la volée sans avoir à ouvrir le logiciel du clavier Roccat. De l’autre côté, à droite se trouve un bouton qui permet de contrôler le rétro éclairage des touches  (l’Isku supportant 6 états différents : éteint ainsi que 5 intensités lumineuses différentes).

Les 5 touches de macro désignées par M1 à M5 parcourent verticalement le côté gauche du clavier de l’Isku. Celles-ci sont accompagnées par 3 touches de profil, désignées par T1 à T3. Roccat appelle ces touches les « Thumbster » (que l’on pourrait en gros traduire par les poucières) du fait de leur position ; en effet celles-ci sont situées juste en dessous de la touche d’espace et peuvent être ainsi accédées par le pouce. Par défaut, les 2 poucières extérieures permettent de cycler à travers les profils de jeux enregistrés tandis que la poucière centrale vous mènera au logiciel associé au clavier, l’éponyme Isku (nous reviendrons sur le logiciel plus tard dans cette revue). Cependant vous pouvez programmer les poucières pour faire exactement ce que vous désirez comme permettre un changement d’arme ou une modification de la vue dans le jeu. Cela reste une idée brillante : ce n’est pas souvent que l’on voit un clavier demandant l’usage de nos doigts dominants.

Ce n’est qu’en commençant à taper que nous nous sommes rendus comptes qu’une touche manque : la touche de verrouillage des majuscules (Caps Lock). La touche en elle-même est bien présente physiquement mais est désignée par le terme « [+] » mais la fonction de verrouillage des majuscules, par défaut, n’y est pas. La fonction par défaut de cette touche est ce que Roccat appelle « EasyShift[+] » (la traduction donnerait « changement facile »). Avec cette touche EasyShift[+], vous pouvez attribuer une deuxième fonction pour un certain nombre de touches du clavier (dans ce cas Roccat appelle ces touches « Easy Zones », c’est-à-dire les touches de zones faciles), Vous pouvez alors activer la deuxième fonction de ces touches en pressant à la fois la touche [+] et la touche « Easy Zone » que vous souhaitez. Cela est identique au fonctionnement d’un ordinateur portable et de la touche « Fn ».

Les touches concernées par EasyShift[+] de la zone 1 comprennent une grande partie du côté gauche du clavier, c’est à dire allant de la zone délimitée par les touches numériques allant de 1 à 5 et les touches allant de A à B. Les touches M1 à M5 forment la zone 2 et les 3 touches poucières forment la zone 3. L’idée est que si vous utilisez les touches WASD (ou ESDF) pour le contrôle de jeu, la touche EasyShift[+] est alors proche de votre petit doigt gauche et peut donc être pressée en combinaison d’une autre touche dans le voisinage pour permettre l’activation d’une deuxième fonction.

A noter que les touches de fonction (F1 à F12) et les touches multimédias sont toutes reprogrammables mais qu’elles ne répondent pas à une combinaison possible avec l’EasyShift[+] ; vous pouvez uniquement leur donner une fonction alternative. En tout, vous obtenez donc ainsi 28 touches distinctes qui acceptent une seconde fonction. Cela combiné au fait que pour chaque profil vous pouvez assigner des fonctions indépendantes, vous obtenez presque 200 combinaisons possibles (dans le cas où vous souhaiteriez vérifier le résultat, cela est proche de 200 parce que vous pouvez programmer les touches M1 à M5 et les poucières avec une première fonction mais aussi avec une seconde). Nous n’arrivons pas à imaginer quels utilisateurs peuvent en nécessiter autant. Vous aurez probablement besoin d’une carte de répartition pour garder une trace de tous ces raccourcis.

Sans oublier que votre main est également occupée par une souris. Dans le cas où vous recherchez encore plus d’options de raccourcis, le clavier Isku a des possibilités supplémentaires avec EasyShift[+] dans le cas où vous le combinez avec la souris Roccat Kone[+]. La propriété, dans ce cas, est appelée Roccat Talk[+]. Cela vous permet d’utiliser la fonction EasyShift[+] en combinaison avec les boutons de la souris, permettant ainsi d’avoir encore plus de macros et de commandes programmables (maintenir enfoncée la touche EasyShift[+] du clavier permet d’engager une fonction secondaire pour les boutons de la souris).

Comme vous l’avez déjà probablement compris jusqu’à maintenant, le potentiel de raccourcis de ce clavier, associé ou non à une souris Roccat, est immense, permettant une flexibilité bien supérieure à ce qu’une personne puisse vraiment en nécessiter. Un petit peu plus de flexibilité que nous avons trouvée intéressante a été la capacité unique du clavier à créer des comptes à rebours en utilisant l’option appelée Roccat Timer. Essentiellement, vous pouvez créer un compte à rebours en secondes pour n’importe quel jeu ou évènement que vous aimez et le logiciel va vous prévenir de manière audible lorsque le compte à rebours est terminé (des gamers au niveau très avancé dans des jeux online, par exemple, utilisent un compte à rebours pour indiquer le temps avant que ne réapparaisse un ennemi mort au combat ou le temps d’attente pour réutiliser une compétence). En pratique, ça reste cependant assez limité, les timers étant accompagnés de voix qui deviendront vite pénibles.

Performances

Tout cette discussion concernant la personnalisation à l’extrême de macros nous en fait oublier un point essentiel de ce clavier : le fait qu’il soit rétro-éclairé. Le rétro éclairage des touches sur l’Isku est une lumière bleue tamisée de LED, tamisée même au réglage de luminosité la plus forte possible. Le bleu est le même type de bleu que l’on peut retrouver de nos jours sur de nombreux produits technologiques (nous pensons qu’en utilisant le terme « bleu tech », cela permet de désigner facilement ce bleu omniprésent).

La différence concernant le rétro éclairage ici est que les LEDs sont situées sous une membrane claire située sous les touches, rendant la lueur comme un peu diffuse. Comme nous l’avons déjà précisé auparavant, l’éclairage à travers les touches est réglable en utilisant le bouton dédié à cet effet situé à droite de la série de touches multimédias ; à chaque fois que vous le pressez, vous effectuez un cycle entre les 6 différents états possibles. Vous finirez probablement par garder la brillance correspondant au maximum disponible. En effet, avoir l’intensité au maximum ne vous brûlera pas la rétine comme peuvent le faire bon nombre de LEDs bleu tech de ce genre.

L’autre étoile brillante du Roccat Isku est son Isku Driver, le logiciel utilisé pour définir et régler toutes ces fonctionnalités préprogrammées. Cette petite pièce de logiciel est aussi simplifiée que nombre des logiciels de clavier que nous avons pu utiliser. Il est super fluide et il permet de faire le réglage des nouvelles commandes de macro et des raccourcis comme un rien.

Cela étant dit, il y a toujours une certaine quantité étourdissante d’informations présentées à la fois dans cet Isku Driver. Les macros fonctionnent parfaitement dans nos tests de gaming mais comme nous l’avons dit précédemment, cette fonctionnalité risque de vous coûter en réglages et en temps d’accoutumance. Le logiciel est vraiment facile à utiliser mais le simple nombre de macros qu’il y est possible d’enregistrer est intimidant. Bien sûr, personne n’a dit que vous avez besoin pour autant de définir toutes les macros mais l’intérêt principal d’acheter un clavier premium comme celui-ci, apparemment, est que vous souhaitiez toutes ces options de personnalisation.

Une autre façon de désigner des raccourcis comme nous y avons brièvement fait allusion auparavant, est en utilisant le bouton d’enregistrement de macros à la volée situé à gauche de la série de touches multimédias. Cette touche est appelée « Macro Live ! » et vous permet d’enregistrer des macros dans le jeu, avec une petite voix qui vous dit lorsqu’une macro est enregistrée avec succès. De notre expérience avec cet outil, cela fonctionne bien. Vous pouvez aussi assigner des macros manuellement, utilisant les menus, en utilisant un autre logiciel que Roccat proposé, appelé le « Macro Manager » (dans celui-ci, Roccat fournit une série de commandes prédéfinies pour les applications office et les jeux les plus populaires, de telle façon que vous n’aurez peut-être même pas à les programmer par vous-même).

Comme cette discussion vous l’a sûrement déjà laissé paraître, cela représente bien plus que votre clavier standard. Après tout, nous ne faisons ici que discuter des possibilités de ce clavier et non pas du ressenti lors de la frappe. En fait, cela n’est pas le point le plus fort de ce clavier Isku. La frappe de touches sur l’Isku donne un ressenti presque habituel à nos doigts. Il n y a pas tant de différences entre la frappe de touche ici et celle d’un clavier standard non mécanique, gamer ou pas. En fait, les touches semblent un peu plus molles en pratique.

En admettant que nous sommes des snobs directs quand il s’agit des claviers pour une frappe importante, nous préférons généralement les claviers mécaniques. Notre clavier de rêve serait un modèle mécanique avec le rétro éclairage et les personnalisations de l’Isku et des boutons additionnels.

Bien sûr, le ressenti de frappe de touche est tout à fait personnel et certains gamers n’aiment pas les claviers mécaniques en raison du cliquetis ou bien la nécessité de presser fortement les touches pour les activer. Des touches molles peuvent être également une bonne chose, particulièrement pour une utilisation silencieuse, notamment si votre épouse ou vos enfants dorment ou que vous souhaitez regarder la TV en même temps. Etre silencieux peut avoir ses avantages.

Conclusion

L’Isku est un clavier solide, avec une réalisation destinée pour les gamers sérieux qui souhaitent vraiment tirer la meilleure partie de leur jeu. Avec ses touches programmables, le degré de contrôle que l’Isku Driver fournit est bien plus que ce que vous n’en aurez besoin.

Il y a également le bonus additionnel que Roccat propose en ayant préprogrammé des macros pour des applications autres que les jeux comme Microsoft Office, Firefox et même Photoshop. En théorie, vous pouvez justifier l’achat sur une base d’augmentation de productivité.

En conclusion, le Roccat Isku est un clavier gamer solide qui porte la personnalisation d’un clavier à un niveau supérieur. Avec plus de boutons programmables que la plupart d’entre nous en auront vraiment utilité et un rétro éclairage qui rend très bien, l’Isku devrait probablement se trouver bien positionné dans la liste de shopping de nombre de gamers sérieux. Concernant son prix, cela dépendra totalement de combien vous utilisez ses capacités étendues de raccourcis. Si vous êtes du genre  à utiliser les macros à la pelle et que vous aimez personnaliser votre clavier à la folie, ce clavier fera alors votre bonheur, peu importe le type de touches qu’il utilise.