Test Asus ROG Gladius
Particulièrement réputé sur le marché de l’hardware, Asus était jusqu’à présent relativement discret sur le marché des périphériques. Un manque que la marque compte bien corriger, notamment depuis que la branche ROG (Republic of Gamers) commence à s’imposer dans de nombreuses configurations de joueurs PC.
Après les modèles GX900 et GX1000, c’est donc l’Asus ROG Gladius que le célèbre constructeur dévoilait récemment. Une souris qui entend bien se faire une place sur un marché particulièrement concurrentiel, en proposant une fonctionnalité jusqu’à présent absente chez la grande majorité des modèles : la possibilité de changer les interrupteurs. Si la pratique est courante sur les claviers mécaniques, c’est plutôt une nouveauté chez les souris qui jouent généralement sur les DPI et les nombres de boutons pour se distinguer.
Outre cet aspect de la personnalisation, la Gladius se veut également pratique et portable, puisqu’elle est livrée avec deux câbles distincts et une pochette de transport comme nous allons le voir un peu plus bas.
Proposée aux alentours de 79€, elle se place en concurrence directe avec des produits comme la Roccat Kone XTD, la SteelSeries Rival ou encore la Logitech G402. Asus est-il capable de fournir des périphériques aussi efficaces que ces cartes mères et autres cartes graphiques ? Réponse dans la suite de notre article.
Unboxing
Comme bien souvent, la souris est présentée dans une boite en carton rigide reprenant les couleurs principales de la gamme ROG d’Asus. Une gamme qui, on vous le rappel, se destine tout particulièrement aux joueurs.
La face avant présente une large photo du périphérique ainsi que certains de ses fonctionnalités. En l’ouvrant, nous avons droit à un petit pitch sur l’histoire du nom de la souris « Gladius » à l’intérieur de la couverture. Une sorte de comparaison entre les gladiateurs de l’époque Romaine et les joueurs actuels…Ah marketing !
La couverture a cependant l’avantage de donner un accès direct à la souris, bien protégée sous un moule en plastique transparent. Un avant-goût de sa taille et son ergonomie en quelques sortes.
Les autres faces de la boite présentent les différentes fonctionnalités de la souris un peu plus en détails, en mettant particulièrement l’accent sur la possibilité de changer les interrupteurs des deux boutons principaux. On y découvre également qu’elle dispose d’un câble détachable et d’un rétro-éclairage rouge (pas de RGB au programme donc).
Une fois tout ça déballé, la Gladius est accompagné par un manuel d’utilisation multilingue, deux autocollants aux couleurs de Republic of Gamers, deux câbles détachables micro-USB, une pochette de transport, des patins en téflon additionnels et enfin les deux switches Omron alternatifs.
Un bundle plutôt complet donc, qui change cruellement de ce qui est proposé sur certains modèles comme la Mionix Avior 8200 que nous avions récemment testé.
Design et look
Dans sa forme générale, l’Asus ROG Gladius semble fortement d’inspirer d’un produit qui connait depuis de nombreux années un énorme succès auprès des joueurs : la DeathAdder de Razer. Un choix compréhensible, puisqu’elle offre des courbes relativement polyvalentes, s’adaptant à la grande majorité des morphologies sans pour autant négliger le confort d’utilisation.
La preuve, les dimensions de la Gladius sont de 126x67x45mm alors que le modèle de Razer mesure 127x70x44mm.
Les matières diffèrent cependant d’un modèle à l’autre et les finitions du modèle d’Asus semblent vraiment de très bonne qualité aux premiers regards. Les boutons ainsi que le repose-paume sont construits dans un plastique lisse de bonne qualité, avec un toucher relativement doux. Pour ma part, je ne trouve pas ça aussi agréable qu’un vrai « Soft Touch », mais au moins la durabilité devrait être meilleure, avec un plastique insensible aux rayures. Les empreintes apparaissent rapidement par contre et un petit nettoyage régulier devra s’imposer sur la durée je pense.
Sur la partie supérieure de la souris, on retrouve évidemment les deux boutons principaux (on reviendra plus bas en détails sur leur spécificité), accompagné d’une molette rétroéclairée. L’utilisation de cette dernière est plutôt agréable, avec des crans bien marqués, même si on aurait aimé quelque chose d’un peu plus large comme sur la Roccat Nyth. Elle est cliquable mais ne dispose pas du défilement horizontal.
Derrière la molette, on retrouve un bouton permettant par défaut de réduire considérablement la sensibilité de la souris. Lorsqu’il est actif, une LED s’illumine en rouge afin de confirmer que l’option est bien en place, si la vitesse de votre curseur ne suffisait pas. L’idée est évidemment de pouvoir être plus précis lors des phases de shoot à la lunette, à la manière d’un bouton « Snipper » comme sur la Logitech G502 ou la Corsair M65 RGB. On préfère cependant avoir ce type de bouton au pouce plutôt que derrière la molette en générale, mais rien ne vous empêche de changer son affectation depuis le logiciel qui accompagne l’Asus ROG Gladius.
Sur ses tranches, la Gladius dispose d’un revêtement caoutchouté reprenant des sortes de motifs mayas (ne nous demandez pas pourquoi). L’effet est plutôt sympathique et assure surtout un bon grip lors des déplacements les plus rapides.
Le côté droit ne présente pas de particularités, mais on retrouve par contre deux boutons supplémentaires sur le côté gauche. Généralement assignés aux pages suivantes/précédentes, ils se montrent simples d’accès et bien réactifs à l’utilisation.
Sur la face avant, des plastiques un peu plus travaillés encerclent une des particularités de la souris d’Asus : le câble est détachable et il est même possible de choisir lequel vous souhaitez utiliser, puisque deux sont présents dans la boite.
La connexion se fait via micro-USB, et dans l’idée on utilisera le câble tressé pour son ordinateur de bureau (câble plus long et plus résistant). Lors de vos déplacements, il suffira de débrancher la Gladius de son câble (un switch à l’arrière de la souris permet de libérer le câble) et de la mettre dans sa pochette de transport accompagné du second câble. Plus besoin de se contorsionner pour aller débrancher son câble derrière sa tour à chaque déplacement, et il faut avouer que c’est plutôt une bonne idée !
Retournée, la souris dispose d’une armature en plastique. Quatre patins en téflon, disposés aux quatre coins de châssis permettent d’assurer une très bonne glisse. Le capteur optique 6400 DPI montre également le bon de son nez.
Dans l’ensemble, le look de la souris est plutôt réussi. Les tons gris et noirs ne marient parfaitement avec les éclairages rouges présents sur la molette, le bouton DPI et le logo sur le repose-paume.
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Personnaliser ses switches
Il est possible de soulever les patins afin de découvrir quatre vis utiles à l’ouverture de la souris.
Pourquoi donc voudrait-on accéder à l’intérieur de sa souris ? Tout simplement car Asus permet sur la Gladius de choisir ses interrupteurs ! Comme expliqué lors du déballage, deux switches Omron additionnels sont présents dans la boite, disposant d’un niveau de sensibilité différent de ceux présents par défaut sur la souris.
C’est clairement une fonctionnalité que l’on ne retrouve que très rarement, voir jamais, sur les souris gaming actuelles. La raison est simple, la plupart des joueurs ne prêtent pas d’attention particulière à leurs interrupteurs, mais c’est pourtant une des parties essentielles pour disposer d’un périphérique vraiment adapté à ses besoins.
On regrette cependant que les vis aient été placées sous les patins en téflon et pas ailleurs, puisqu’il faudra très certainement sacrifier ces derniers pour ouvrir la souris. Un jeu supplémentaire de 4 patins est cependant présent dans la boite, mais il aurait été bien plus simple de modifier la position des vis.
En pratique, les commutateurs D2F-01F (ceux proposés en plus dans la boite) disposent d’une course un peu plus dure et courte que les D2FC-F-7N présents par défaut dans la Gladius. Dans les deux cas, la qualité Omron est évidemment au rendez-vous, avec une durabilité de 20 millions de clics.
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Confort et ergonomie
En s’approchant fortement du design ergonomique de la DeathAdder, l’Asus ROG Gladius offre un excellent confort peu importe la prise en main que vous affectionnez.
Son repose-paume n’est ni trop bombé, ni trop peu bombé, avec une inclinaison plutôt marquée vers la droite. Vous l’aurez probablement compris, il s’agit bien encore une fois d’un produit réservé aux droitiers.
La forme générale épouse plutôt bien la main et les amateurs de Claw-Grip devraient trouver leur bonheur aux côtés du modèle d’Asus. Pour autant, le design n’empêche pas d’autres prises, et le confort reste également excellent si vous êtes plutôt orientés Palm Grip. Les boutons, légèrement tuilés, permettent de positionner parfaitement ses doigts et d’assurer une bonne réactivité lors des clics rapides. Seuls les amateurs de FingerTip pourront être un peu déstabilisés car la souris est relativement longue.
Logiciel ROG Armoury
Comme toutes les bonnes souris pour joueurs, la Gladius dispose évidemment d’un logiciel (en français) permettant de gérer ses différents boutons et les options de son capteur. Nommé ROG Armoury, il faudra le télécharger directement depuis le site du constructeur, puisque aucun CD d’installation n’est présent dans la boite.
Le premier onglet « BOUTONS » permet comme son nom l’indique d’assigner différentes actions aux boutons de la souris. Il est possible de programmer un total de 8 boutons, même si en pratique ce sera plutôt 6 en enlevant le défilement de la molette.
En cliquant sur le bouton de son choix, un pop-up s’ouvre et permet de choisir les actions selon différentes catégories (souris, clavier, multimédia, Windows et Macro).
En sélectionnant « MACRO », un éditeur s’ouvre alors et permet d’enregistrer différentes combinaisons de touches qui seront ensuite retranscrites automatiquement via une simple pression. L’éditeur se veut relativement simple d’utilisation mais moins poussé que chez Razer ou Logitech cependant.
Le second onglet, « PERFORMANCES » concerne les différentes options du capteur optique de la Asus ROG Gladius. Deux jauges permettent de choisir deux niveaux de DPI différent (on alterne d’un à l’autre via le bouton placé derrière la molette). Avec seulement deux niveaux possibles, de 50 à 6400 DPI par pas de 50, on est encore une fois en retrait par rapport à la concurrence qui propose généralement cinq niveaux différents.
Les autres options permettent de gérer l’accélération, la décélération, l’angle snapping et le polling rate (jusqu’à 2000Hz, ce qui est plutôt rare). Des points d’interrogations affichent une courte explication concernant chaque module.
Le troisième onglet « ECLAIRAGE » est utilisé pour modifier l’apparence du rétroéclairage de la souris. A la différence des modèles récents, il n’est pas possible de choisir la couleur, mais seulement l’effet (éclairage constant ou intermittent) ainsi que l’activation ou la désactivation des différentes zones.
Le dernier onglet « CALIBRAGE » permet d’ajuster le calibrage du capteur optique en fonction de votre surface d’utilisation. Plusieurs choix sont possibles, du tapis de souris en tissu en passant par le bureau en bois ou en verre.
Il est également possible de gérer le décrochage du curseur (lift-off) via cette fenêtre.
Notez enfin que vous pouvez créer différents profils utilisateurs depuis le ROG Armoury. La gestion se fait depuis la partie gauche du logiciel et il est possible d’enregistrer de nombreux profils sur votre ordinateur. La souris en elle-même dispose également d’une mémoire interne permettant de stocker le profil de votre choix. Vos options seront alors enregistrées même si vous utilisez votre souris sur un autre ordinateur.
Dans l’ensemble, l’outil proposé par Asus se veut relativement simple d’utilisations, disposant de la grande majorité des options nécessaires pour configurer correctement son périphérique en fonction de ses besoins. Le tout est intuitif et les options rapidement mises à jour, même s’il est un peu déroutant au début de devoir faire glisser les profils de la partie « Profils sur PC » vers «Profil sur Souris » pour les rendre actifs.
Performances
La Gladius dispose d’un capteur optique (Pixart 3988) pouvant atteindre les 6400 DPI. Si cela peut paraître un peu faible par rapport aux récents modèles atteignant les 16 000 DPI, c’est en pratique largement suffisant pour suivre parfaitement vos mouvements même si vous disposez d’une résolution 4K. De mon côté, un DPI supérieur à 3600 rend le curseur tout simplement incontrôlable.
Comme souligné rapidement un peu plus haut, la souris est l’une des seules à proposer une fréquence de scrutation (polling rate) pouvant atteindre les 2000Hz. En pratique, la différence avec du 1000Hz n’est pas évidente à percevoir, mais il est tout de même bon de le noter.
Lors de l’utilisation, que ce soit sur des FPS ou des MOBA, aucun problème n’est à signaler concernant le tracking à partir du moment où vous utilisez un bon tapis de souris (comme le Razer Firefly par exemple). La souris répond parfaitement aux mouvements, mêmes les plus précis. Evidemment, puisqu’il s’agit d’un capteur optique, le suivi devient un peu plus hasardeux sur d’autres surfaces, notamment le verre ou le bois, et ce malgré les options de calibrages.
Du côté des boutons, la réactivité est simplement excellente, comme bien souvent avec des interrupteurs Omron. Le fait de pouvoir alterner ces derniers est un atout par rapport à la concurrence, puisqu’il devient possible d’obtenir des clics parfaitement adaptés à vos préférences.
Présentation vidéo
Conclusion
Pour un de ses premiers essais sur le secteur des souris gaming, Asus propose un produit qui se montre être une très bonne surprise. La ROG Gladius offre d’excellentes performances, tant au niveau de la glisse que de son suivi, grâce à un capteur optique particulièrement efficace.
Livrée avec de nombreux accessoires, elle se démarque de la concurrence en proposant deux câbles détachables et surtout la possibilité de choisir vos commutateurs Omron. Des atouts qui pourront faire pencher la balance en sa faveur si vous êtes amateurs de personnalisation ou un joueur se déplaçant souvent avec ses périphériques.
Tout n’est pas non plus parfait et quelques points viennent un peu ternir le tableau. Tout d’abord son logiciel, bien que simple d’utilisation, n’est pas aussi abouti que chez certains concurrents. Aussi, le placement de ses boutons n’est pas vraiment innovant et loin de ce que propose par exemple Roccat avec son modèle Tyon.
L’Asus ROG Gladius reste dans son ensemble une souris très correcte, offrant confort et performances sans se perdre dans une multitude de fonctionnalités supplémentaires.