Test Roccat Ryos MK Pro
Est-il encore nécessaire de présenter la marque Roccat ? Fondée en 2007 en Allemande, elle propose depuis bientôt une dizaine d’années des produits spécifiquement pensés pour les joueurs, avec notamment des claviers, des souris et des casques aux performances reconnues. C’est aujourd’hui le clavier mécanique Roccat Ryos MK Pro que nous allons passer au crible, version avancée des modèles MK et MK Glow. Au programme, des touches mécaniques Cherry MX, un rétroéclairage entièrement personnalisable, des touches de raccourcis supplémentaires ou encore la présence d’entrée Audio/Micro et de deux ports USB.
Certes, toutes ces fonctionnalités sont maintenant présentes chez la concurrence, mais à l’époque de la sortie du Ryos MK Pro (il y a bientôt deux ans), tout ça était plutôt nouveau. Depuis, la concurrence s’est rapidement mise au niveau avec l’apparition de produits comme le Logitech G910 Orion Spark ou encore le Corsair K70 RGB, premier clavier mécanique à disposer d’un rétroéclairage complet multicolore.
Disponible aux alentours de 150-170€ selon les interrupteurs, le MK Pro est-il à la hauteur des derniers claviers mécaniques proposés par la concurrence ? Réponse dans la suite de notre article.
Unboxing
Le clavier est livré dans une boite particulièrement imposante et lourde, laissant clairement présager un produit de bonne facture dès les premiers instants. La face avant présente une large photo du MK Pro, mettant en avant ses principales fonctionnalités comme son rétroéclairage, ses touches supplémentaires ou encore sa connectique avancée. Un encart dans le coin inférieur droit précise les interrupteurs présents sur le clavier. Dans notre cas il s’agit de Cherry MX Black, mais le Roccat Ryos est également disponible avec des interrupteurs Cherry MX Blue, Brown ou Red.
L’arrière de la boite reprend une nouvelles fois les nombreuses spécificités du clavier, avec un détail disponible en plusieurs langues dont le Français. Pas besoin de s’attarder ici, puis que tout ça sera détaillé dans la suite de notre essai.
En retirant la couverture, on accède à une boite noire en carton rigide. A l’intérieur, le clavier est bien callé entre des plaques en carton, les touches protégées par un moule en plastique transparent. Outre le produit en lui-même, on retrouve un manuel d’utilisation rapide. Rien de plus n’est présent dans la boite, ni même un CD afin d’installer le logiciel accompagnant le clavier (téléchargeable rapidement sur le site de Roccat).
Design & Ergonomie
La première chose que l’on remarque sur le Roccat Ryos MK Pro est certainement sa taille imposante. Bien qu’il ne comporte qu’une seule ligne de boutons supplémentaires sur sa gauche, le clavier mesure approximativement 51cm de long pour environ 23.5cm de large. En clair, il en impose clairement une fois posé sur votre bureau (ou sur notre tapis de souris gaming, dans notre cas). A la différence de certains concurrents, Roccat a ici fait le choix d’intégrer directement le repose-poignet au clavier, sans offrir d’option pour le détacher et c’est en partie ce choix qui rend le clavier si imposant.
Plutôt lourd, le Ryos est pourtant principalement construit en plastique. Sa structure principale ainsi que son large repose-poignet disposent d’une finition noir mat, qui pourra s’avérer un peu salissante (des traces de doigts apparaissent rapidement). Le bloc englobant les touches est également construit en plastique, mais le revêtement est cette-fois ci légèrement texturé, offrant un effet visuel plutôt réussi.
Dans sa forme générale, le clavier est à l’image des produits de la marque, avec des lignes orientées « gaming » mais sans partir dans l’excès comme sur les produits de Mad Catz par exemple. Il se fait également plus discret que le G910 de Logitech. Les finitions se montrent plutôt propres et le tout semble bien solide et robuste, pensé pour durer dans le temps.
Comme sur la grande majorité des claviers destinés aux joueurs, le Ryos MK Pro dispose de plusieurs touches supplémentaires permettant d’affecter facilement des raccourcis vers des combinaisons de touches ou des macros. On retrouve ainsi sur le côté gauche du clavier une ligne de 5 boutons nommés de M1 à M5. Une disposition similaire à ce que l’on retrouve sur le Razer BlackWidow Chroma par exemple, un concurrent direct.
Trois autres boutons sont également présents sous la barre d’espace. Il s’agit bien ici de boutons, et non pas de touches classiques. Baptisés T1, T2 et T3, ils peuvent être facilement activé via le pouce et permettent par défaut de passer d’un profil à l’autre à tout moment. Notez également que la pression demandée pour activer ces boutons est suffisamment importante pour ne pas appuyer sur ces deniers par erreur.
Le reste du clavier est plutôt classique, et aucune touche supplémentaire ne permet de gérer directement vos contenus multimédia par exemple, à la manière ce qui est proposé chez Logitech ou encore chez Corsair avec le K70 RGB. Il est cependant possible de gérer tout ça depuis les touches F1 à F12 en prenant soin de maintenir la touche Fn enfoncé.
Comme le montre les images ci-dessous, en effectuant la combinaison Fn + Fx, il est par exemple possible de couper le son, passer à la musique suivante ou même ouvrir la calculatrice ou le navigateur web. Si vous aviez l’habitude d’avoir toutes ces commandes directement accessibles, un petit temps d’adaptation sera donc nécessaire (la molette permettant de régler le volume nous manque tristement ici).
La touche Fn n’est pas la seule disponible pour obtenir des raccourcis supplémentaires. Comme sur les souris de la marque, on retrouve la fonctionnalité EasyShift[+]. Venant remplacer la touche « Caps Lock », il devient possible d’attribuer une seconde fonction à chacune des touches du Ryos MK PRO lorsque l’on appuie sur cette dernière. On peut donc à tout moment doubler les 103 touches du clavier et c’est clairement un avantage pour les joueurs, notamment les adeptes de MMO.
Si les « vraies » touches supplémentaires ne sont pas légion sur le Roccat Ryos MK Pro, le clavier dispose cependant d’une connectique additionnelle très intéressante. On retrouve dans l’angle supérieur gauche une entrée Audio ainsi qu’une entrée Micro, permettant de brancher facilement son casque gaming sans avoir à se torde en deux pour accéder à l’arrière de sa tour. L’option se montre également très pratique si le câble de votre casque est relativement court.
De l’autre côté, ce sont deux ports USB 2.0 qui viennent compléter la connectique du clavier. On peut difficilement faire plus accessible pour venir brancher rapidement une clé USB ou un petit ventilateur USB durant l’été !
Les touches du clavier, outre le rétroéclairage sur lequel nous reviendrons en détails, se montrent relativement classiques (on parle bien des touches, pas des interrupteurs). A la différence d’un G910, elles ne disposent pas d’angles étranges et honnêtement, on ne va pas s’en plaindre. Légèrement incurvées, elles épousent parfaitement le bout des doigts, de plus l’espacement entre chacune d’elles est également très correct, évitant de trop nombreuses fautes de frappe.
En retournant le clavier, on comprend vite que si le poids du produit (1.5kg) aide à le maintenir bien en place, les nombreux patins en gomme font également une partie du travail. Quatre sont disposés dans les angles, alors qu’un plus long traverse pratiquement tout l’avant du clavier. Deux pieds permettent également de surélever le Ryos MK PRO afin de s’adapter à chaque joueur, même si le clavier dispose déjà d’un certain angle même à plat.
Dernier point, avant de s’attarder un peu plus sur les fonctionnalités du clavier, le câble. Particulièrement épais, il dispose d’un revêtement tressé et semble particulièrement résistant. A son extrémité, on retrouve deux connecteurs USB, une sortie audio et une sortie micro.
Fonctionnalités
Comme tous les anciens produits de la marque, le MK Ryos Pro n’utilise pas le nouveau logiciel Roccat Swarm, mais un logiciel spécifique au modèle. Pour se le procurer, il faudra se rendre sur le site du constructeur et le télécharger, puisque aucun CD n’est inclus dans la boite.
Comme sur tous les claviers pour joueurs, on ne peut que vous conseiller d’installer l’outil si vous souhaitez profiter pleinement de toutes les fonctionnalités disponibles.
En ouvrant le logiciel, on peut vite être submergé par les nombreuses informations présente à l’écran, pourtant l’utilisation s’avère finalement relativement simple. La partie basse permet de gérer les profils de jeu. Il est possible d’en configurer jusqu’à 5 et d’attribuer automatiquement ces derniers à des jeux ou des applications présents sur votre ordinateur. Par exemple, si vous lancez World of Warcraft ou CS:GO, des profils différents se chargeront automatiquement, avec des options entièrement différentes.
Le reste de l’écran varie en fonction de l’onglet sélectionné en haut. Par défaut, celui-ci s’ouvre sur l’onglet « Main Control ». Ici, plusieurs cases permettent de gérer de nombreuses options du clavier. Il est par exemple possible de choisir si la touche Caps Lock sera affectée à son action par défaut ou plutôt à la fonctionnalité EasyShift+. D’autres options permettent de désactiver certaines touches Windows, de choisir le délai de répétition des touche ou encore la luminosité du rétroéclairage.
Le second onglet « Key Assignment » permet de personnaliser les actions effectuées par chacun des touches du Roccat Ryos MK PRO. Ces derniers sont réparties selon 4 zones : M Keys (les 5 touches à gauche), Thumbster Keys (les 3 touches sur le repose-poignet), Easy Zone (les touches principales et le pavé numérique) et enfin F Keys (les touches F1 à F12).
Pour chacune des touches, il est possible d’attribuer une fonction primaire et une fonction secondaire. La fonction secondaire sera activée en maintenant la touche EasyShift+ enfoncée (sauf pour les F Keys, où il faudra enfoncer le bouton Fn).
Pour modifier les actions, il suffit de choisir sa touche puis de sélectionner son action dans une liste déroulante affichée sur la gauche de l’écran. Les fonctions primaires peuvent être désactivées ou remappée. Comprenez par là qu’il est par exemple possible de désactiver la touche « * » si vous le souhaitez, ou de remplacer celle-ci par une autre touche.
Les actions des fonctions secondaires sont bien plus poussées, et il est possible d’attribuer des combinaisons de touches, des raccourcis ou des macros. De nombreuses actions, aussi bien concernant des jeux que des logiciels, sont d’ailleurs déjà proposées par Roccat. Les possibilités sont très nombreuses et on peut clairement passer des heures à tout personnaliser dans les moindres détails si on le souhaite.
Toujours dans l’onglet « Key Assignment », un bouton « Macro Manager » permet de créer relativement simplement des Macros pouvant ensuite être assignées aux touches du clavier. Il est possible de modifier celles déjà existantes, ou d’en créer des entièrement nouvelles. Pour chaque macro, on peut régler les délais ainsi que le nombre de répétition.
Le troisième onglet, « Key Illumination » permet de gérer tout ce qui concerne le rétroéclairage des touches. A la différence des modèles les plus récents, il ne s’agit pas d’un rétroéclairage RGB, mais seulement de couleur bleue. Là encore, les possibilités sont très nombreuses et il est par exemple possible d’illuminer seulement certaines zones (ZQSD et F-Keys par exemple), tout le clavier ou encore seulement certains touches particulières.
Il est possible d’activer le rétroéclairage d’une touche lorsqu’elle est enfoncée (ou à l’inverse de désactiver son éclairage si elle était illuminée par défaut), tout en choisissant la durée de l’effet (de 1 à 30 secondes). On peut aussi par exemple faire clignoter certaines touches, afin d’attirer facilement le regard sur ces dernières. Bref, de quoi s’amuser et adapter le style du clavier aux gouts de chacun, même si évidemment la concurrence s’est clairement mise au niveau depuis le temps, avec l’apparition des modèles RGB chez Logitech, Corsair et Razer.
En fouillant un peu sur Internet, on peut même trouver un petit logiciel permettant d’illuminer le clavier en fonction de la musique que l’on écoute. C’est disponible ici, avec les explications et pour voir le résultat en live, n’hésitez pas à consulter notre vidéo en fin d’article.
L’avant dernier onglet, « Roccat RAD » relève plus du gadget qu’autre chose. Il enregistre le nombre de frappes effectuées et débloque certains trophées en fonction de vos résultats. Inutile de s’attarder ici.
Enfin, le dernier onglet « Update / Support » permet comme son nom l’indique de mettre à jour les pilotes du clavier ou encore d’accéder à une aide en ligne si vous veniez à être bloqué dans l’utilisation de celui-ci.
Dans l’ensemble, le logiciel qui accompagne le Roccat Ryos MK Pro est plutôt complet, surtout pour un produit disponible depuis pratiquement deux ans. La personnalisation des touches est très complète, tout comme celle du rétroéclairage même s’il est impossible de choisir une autre couleur que le bleu.
Le Roccat Ryos MK Pro à l’utilisation
Avant de s’attarder un peu plus sur les performances offertes par le clavier en utilisation réelle, petit point concernant les interrupteurs utilisés. On rappelle que les modèles Ryos intègrent des interrupteurs mécaniques (Cherry MX) à la différence des modèles Isku (de Roccat toujours) qui eux utilisent des interrupteurs à membrane. Une différence de taille, qui change du tout au tout l’expérience obtenue avec un clavier, que ce soit en utilisation bureautique ou pour le jeu.
Les avantages des claviers mécaniques sont nombreux, souvent plus confortables, plus durables, plus réactifs et plus confortables que les claviers à membrane, ils sont aussi bien plus chers à fabriquer et bien plus bruyants. Sans rentrer dans les détails, notez qu’il existe plusieurs marques d’interrupteurs mécaniques et que Cherry MX est probablement la plus connue et réputée à l’heure actuelle. De plus, plusieurs variations existent, distinguées par des couleurs différentes. Le modèle que nous testons aujourd’hui dispose de Cherry MX Black, mais il est également disponible avec des interrupteurs Cherry MX Blue, MX Red ou bien encore MX Brown. Les Cherry MX Black et Red sont de type linéaire et sans clic d’activation, la différence se fait en fonction de la pression nécessaire à l’activation. Les MX Brown disposent d’interrupteurs tactiles, mais sans clic d’activation, et la pression d’activation n’est pas linéaire. Enfin, les MX Blue sont également des interrupteurs tactiles, mais avec clic d’activation, et donc particulièrement bruyants mais terriblement efficaces pour la saisie.
Avec les Cherry MX Black présents sur notre modèle, la frappe se montre donc résistante (60g) mais particulièrement réactive. Si vous n’avez jamais eu de claviers mécaniques, vous risquez d’être un peu dérouté lors des premières heures d’utilisation, mais on s’y habitue rapidement. Evidemment, ces interrupteurs MX Black ne sont pas forcément fait pour la saisie intensive de par la forte pression demandée, pouvant entrainer une certaine fatigue sur la durée.
Pour les jeux, c’est cependant une autre histoire ! Sur les FPS, les touches sont frappées avec une grande précision, et le fait qu’une certaine pression soit nécessaire évite d’activer d’autres touches par inadvertance. Clairement, c’est un réel plaisir de jouer à CS:GO ou TF2 avec ce Roccat Ryos MK Pro, même sur des sessions longues de plusieurs heures.
Les trois boutons supplémentaires placés sous le pouce se montrent également très pratiques. Les joueurs de FPS utilisent souvent la touche Espace pour Sauter, mais selon les jeux, on ne saute pas des masses et le pouce est finalement peu utilisé. Ici, vous pouvez activer trois boutons supplémentaires depuis votre pouce, plutôt intéressant selon les jeux.
Côté confort, le repose-poignet est assez large pour accueil vos paumes de mains et surélevé légèrement les doigts afin d’accéder facilement aux touches. Egalement, les Cherry MX Black se montrent relativement silencieux (pas autant qu’un clavier à membrane évidemment) et c’est toujours un bon point.
Les différentes versions du Roccat Ryos
Si l’article du jour se limite à la version MK Pro du Roccat Ryos, d’autres variations du clavier sont également disponibles. Si le design est identique, les fonctionnalités (et les prix) différent en fonction des versions.
- Le modèle Ryos MK reprend les mêmes caractéristiques, mais ne dispose ni du rétroéclairage, ni de la connectique supplémentaire (audio et USB). Consultez les derniers prix.
- Le modèle Ryos MK Glow est l’évolution du MK et intègre les options de rétroéclairage décrites plus haut. Comme le MK, il ne dispose pas de la connectique supplémentaire. Consultez les derniers prix.
- Le Ryos MK Pro, testé aujourd’hui, se différencie donc par ses fonctionnalités, en intégrant à la fois le rétroéclairage, et la connectique. Consultez les derniers prix.
- Le Ryos TKL Pro, enfin, est la version « Ten Key Less » du MK Pro. Il reprend les mêmes fonctionnalités, mais ne dispose pas de pavé numérique. Il est donc plus compact et plus facile à transporter lors de vos déplacements. Consultez les derniers prix.
Conclusion
Si à l’époque de sa sortie, il y a maintenant presque 2 ans, le Roccat Ryos MK Pro était une petite révolution sur le secteur des claviers mécaniques pour gamer, la concurrence s’est maintenant mise au niveau, voir au-dessus. Pour autant, il n’en reste pas moins un excellent clavier. Avec un design relativement sobre mais efficace, il offre un bon confort et s’adapte à tous les joueurs en laissant à chacun le choix de ses interrupteurs Cherry MX. Les fonctionnalités sont loin d’être à la traine par rapport à la concurrence, et outre l’absence du choix de couleur au niveau du rétroéclairage, le logiciel de Roccat permet de gérer à peu près tout ce dont les gamers peuvent rêver. Mention spécial pour la touche EasyShift+ qui est vraiment pratique à l’utilisation.
Reste maintenant la question du prix, proposé entre 150 et 170€ selon les interrupteurs, l’investissement reste important. Si vous n’avez pas forcément besoin de la connectique supplémentaire ou du rétroéclairage, la version classique, disponible aux alentours des 100€ offre un rapport qualité/prix plus intéressant.